Economie et finances
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Réputée pour les fermetures de frontières fréquentes avec ses voisins et des méthodes d'expulsion d'étrangers brutales, la Guinée équatoriale a encore fait repousser l'effectivité de la libre circulation au sein de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), une décision jugée compréhensible par un officiel de la Banque mondiale.
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Décidée lors du récent sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEMAC tenu en mai à Libreville au Gabon, la libre circulation des personnes et des biens devait devenir une ré alité concrète dès le 1er janvier 2014, après maints reports liés à des blocages notamment politiques comme les réticences équato- guinéennes, suivies des celles du Gabon.
C'est pourtant, après l'Union douanière et économique de l' Afrique centrale (UDEAC) créée en 194 au lendemain des indé pendances africaines, un principe consacré par l'Acte constitutif de la CEMAC adopté en 1994.
« Si j'ai de bonnes informations, la Guinée équatoriale, c'est vrai qu'ils n'ont pas accepté la libre circulation des personnes à partir du 1er janvier 2014, mais ils sont en train de préparer le dispositif pour ouvrir dans l'avenir », a tenté de justifier à Xinhua Gregor Binkert, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale et la R épublique centrafricaine (RCA).
« Je les comprends un peu, a-t-il poursuivi, c'est un pays avec très peu de populations, mais en même temps c'est le pays le plus riche de la sous-région ; c'est même le pays plus riche per capita en ce moment dans toute l'Afrique. Ils veulent se préparer pour ne pas avoir une immigration non contrôlée. »
Eldorado pétrolier depuis les années 1990, la Guinée é quatoriale, ex-colonie espagnole, fait partie de la CEMAC avec le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Gabon, la RCA et le Tchad. Ces six pays sont aussi membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) composée en outre de l'Angola, du Burundi et de Sao Tomé & Principe.
Moins dotée en infrastructures, cette région est cependant cit ée comme la moins économiquement intégrée du continent. Davantage menés dans les circuits informels, les échanges intracommunautaires documentés par les services officiels sont quasi-nuls, estimés à moins de 3% du total du commerce des diffé rentes Etats, selon les études.
Au sein de la CEMAC, la Guinée équatoriale et le Gabon se sont refusés à emboîter le pas aux autres quatre pays membres de l' organisation pour l'émission d'un passeport communautaire, en vigueur depuis officiellement 2006. Or, le Cameroun surtout repré sente pour eux le principal marché pour l'approvisionnement en produits agricoles. Fin (par Raphaël MVOGO)
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