Société
|
|
L’assassinat, mercredi par un père de famille, de ses trois enfants dans la capitale du pays, Yaoundé, s’affichait en lettres de sang en couverture des journaux camerounais parus vendredi, juste à côté d’autres titres à caractère sociopolitique.
|
Le présumé assassin, Stève Michel Ntimbané, 28 ans et qui revenait fraîchement de son exil helvétique, a froidement abattu le fruit de ses propres œuvres avant de se rendre à l’ambassade de Suisse, relate Mutations.
Que comptait-il donc obtenu en trouvant refuge dans cette représentation diplomatique ? s’interroge gravement Le Messager, qui précise que les trois malheureux étaient âgés respectivement de 13 ans, 6 ans et 3 ans.
Les corps des enfants, rapidement enterrés dans une fosse commune dans la banlieue de la ville à cause de leur état, ont été retrouvés dans leur lit, en état de putréfaction, raconte le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune (CT) : l’aînée avait un traumatisme au niveau de la tête, tandis que les deux autres, des garçons, ont été poignardés à plusieurs reprises.
L’homme, renchérit Le Jour, vivait avec ses trois enfants depuis le début de l’année scolaire 2017-2018 et se faisait aider par une femme de ménage, qui tenait la maison en journée et à qui il a demandé par téléphone de ne pas venir au travail.
A la délégation régionale de la police judiciaire, ajoute Le Messager, Stève Michel Ntimbané, depuis son arrestation, refuse de s’exprimer après avoir juste déclaré qu’il n’était pas l’auteur de ces meurtres.
Dans un chapitre un peu plus réjouissant, CT salue le retour de la vie dans les zones de conflit jadis objet de fréquents assauts de la secte islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord.
L’éducation a repris ainsi que l’agriculture, avec la réduction des attaques, grâce à la nouvelle tactique consistant à construire des tranchées autour des sites d’habitation, d’une part, et d’autre part autour de certaines agglomérations.
L’armée, à l’origine de cette technique de prévention, ambitionne d’atteindre la réalisation de 180 kilomètres de tranchées de Tildé (Nigeria) à Waza (Cameroun), et le résultat de la ceinture dans la localité de Kolofata par des tranchées, par exemple, est palpable sur le terrain.
«Les tranchées, explique alors un membre d’un comité de vigilance, sont érigées de sorte que lorsqu’un étranger arrive à pied, il est obligé de les contourner pour se retrouver à 200 mètres du point de contrôle d’un comité de vigilance. A distance, il est examiné pour qu’on s’assure qu’il ne porte aucun engin explosif.»
Une autre histoire, tout aussi triste, s’affiche en couverture de The Post qui, à travers le député «rebelle» Joseph Wirba, a entrepris de faire le bilan de la répression de l’armée les 22 septembre et 1er octobre : 122 personnes massacrées, 150 portées disparues, 1894 blessés, 1600 déplacés et 40.000 ayant trouvé refuge au Nigeria voisin.
Une autre question angoissante, que relaie Le quotidien de l’Économie, est l’état des routes du pays en état de dégradation avancée, en grande partie à l’origine des accidents de la circulation qui font des dizaines de morts depuis le début de l’année en cours.
Pendant ce temps, l’hebdomadaire satirique Le Popoli, sous le titre «Au pays de toutes les incertitudes», représente la caricature du président Paul Biya plongé dans un sommeil profond, avec autour de lui des collaborateurs tentant de réparer les dégâts causés par Boko Haram mais aussi la crise anglophone, sans oublier l’angoisse des préparatifs de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football messieurs de 2019.
|
|