Société
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Les journaux camerounais parus vendredi retiennent leur souffle, à la veille du 1er octobre marquant les 56 ans de la proclamation de l’indépendance de la partie occidentale et la fusion des deux Cameroun, et pour laquelle des mouvements sécessionnistes projettent des actes de défiance contre l’État dans un climat de très haute tension dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
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Pour Le Quotidien de l’Économie, ce sera «un 1er octobre pas comme les autres», les mouvements sécessionnistes prévoyant de faire de cette date symbolique de la Réunification du Cameroun leur «Independance Day», «mais les manifestants auront maille à partir avec les forces de l’ordre en état d’alerte».
Beaucoup de sang risque en effet de couler, acquiesce The Guardian Post, les indépendantistes ayant décidé de défier l’autorité de l’État en proclamant symboliquement l’indépendance des zones anglophones, dans un climat d’état d’urgence décrété par le gouvernement et qui court de vendredi à lundi.
La psychose de la violence et de morts plane particulièrement à Bamenda et Buea, principaux foyers des activistes de la partition du pays, constate Le Messager qui relate la triste odyssée de nombreuses familles, surtout des francophones, se débrouillant à qui mieux-mieux pour se mettre à l’abri.
The Post signale, lui, un exode massif des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest vers la région voisine de l’Ouest, le 1er octobre risquant d’être particulièrement sanglant aussi bien pour les civils que pour les éléments des forces de maintien de l’ordre, massivement déployés depuis peu sur le théâtre des opérations.
Le 1er octobre est un patrimoine commun, rappelle le cinéaste Basseck ba Khobio dans Mutations, et certains devraient se garder d’instrumentaliser les âmes naïves à travers des appels aventureux.
Pour être encore plus clair, InfoMatin publie les résultats d’une enquête exclusive, menée dans les 10 régions du pays et qui relève le rejet d’une majorité des citoyens quant à l’idée de partition du Cameroun. Et c’est bien pour cela que la sécession n’aura pas lieu.
S’il y a quelqu’un qui a prévenu, dans ce dossier noir qui a débuté sous la forme de revendications corporatistes d’avocats et d’enseignants, c’est bien le ministre chargé de missions à la présidence de la République, par ailleurs secrétaire permanent du Conseil national de la sécurité (CNS), Paul Atanga Nji : pour L’Essentiel, ce natif du Nord-Ouest aura été, le premier, à tirer la sonnette d’alarme en identifiant les commanditaires, les financiers occultes ainsi que leurs vraies motivations.
«D’aucuns l’avaient trouvé excessif et alarmiste, même au sein du sérail. La répétition et même la perpétuation des événements violents dans les régions anglophones montrent aujourd’hui qu’il avait vu juste», un vrai «prophète de la crise anglophone dans sa réalité sociologique, économique et politique».
«Peut-on résoudre le problème anglophone sans user de la violence ?» est la lourde interrogation qui barre la couverture d’Émergence, pour qui l’escalade atteinte par la crise, mais aussi les positions plus que jamais inconciliables des protagonistes, font craindre le pire.
La nation restera unie face aux «aventuriers », prévient le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui, après avoir rappelé que les actes de terrorisme et de violence enregistrés ces derniers jours continuent de susciter l’indignation à travers le pays, signale que le gouvernement, face à des actes totalement irresponsables et aux nouvelles menaces à l’ordre public, a pris ses responsabilités à travers certaines mesures restrictives de mouvements humains.
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