Justice
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Le blogueur Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir peut souffler! Lui qui a été condamné à mort pour propos blasphématoires, a eu la chance mardi dernier au jugement final. La Cour suprême a décidé d’un nouveau procès.
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La Cour suprême "a décidé de renvoyer" le dossier de Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir "devant une Cour d'appel autrement composée, c'est-à dire-différente de celle qui l'a déjà condamné à mort". C’est la décision finale qui a été rendue en lieu et place d’un jugement pouvant situer les mauritaniens du sort réservé au blogueur. Le nouveau procès attendu n’a pas de date.
Mardi dernier, ils étaient des milliers à attendre la confirmation de la sentence et l'exécution à mort du prévenu. Mais, en lieu et place, la Cour suprême en a décidé autrement. Ceux qui espéraient la condamnation du blogueur, sont reparti chez eux alors qu’ils manifestaient et chantaient chansons hostiles à l'accusé.
Les milliers de personnes qui ont fait le déplacement ont répondu à l’appel du "Forum des oulémas et imams pour la défense du prophète" de l'islam. Ce collectif a organisé plusieurs manifestations similaires depuis novembre.
Parallèlement, un important dispositif de sécurité était déployé dans la capitale: policiers, gendarmes et membres de la Garde nationale.
Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir, avait été en première instance reconnu coupable d'apostasie et condamné à mort le 24 décembre 2014 par la Cour criminelle de Nouadhibou (nord-est). Le 21 avril 2016, la Cour d'appel de Nouadhibou avait confirmé la peine de mort, mais en requalifiant les faits en "mécréance", une accusation moins lourde prenant en compte son repentir, puis renvoyé son dossier devant la Cour suprême. Ses avocats avaient demandé à la Cour suprême que sa repentance soit prise en compte.
La Cour d'appel qui doit rejuger l'affaire va également statuer sur son repentir, a indiqué mardi un expert juridique.
Rappelons que, depuis 1987, la peine capitale n'a plus été appliquée en Mauritanie. Cette affaire est le premier cas de condamnation à mort pour apostasie dans le pays.
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