Société
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Les Béninois ont rendu ce mercredi 24 aout 2016, un dernier hommage à l'ancien président Émile Derlin Zinsou. Au cours de cette cérémonie qui s’est déroulée au palais des congrès à Cotonou, le président Patrice Talon a salué un homme "audacieux" et "téméraire". Lionel Zinsou, un des neveux du défunt a délivré le message de toute la famille.
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Message de la famille Zinsou lue par Lionel Zinsou
" ...A tous, ce message, c’est le message de la famille, pour vous rendre grâce. Pour Emile Derlin, Zinsou, le respect de nos traditions et son expérience chrétienne faisaient de la mort, non pas une fin redoutée mais un commencement espéré. Et ses dernières années ont été très sereines. Il attendait la mort, mais il ne l’attendait pas comme une fin. Il l’attendait comme un commencement.
Mais pour tout ce qu’il représente pour nous, il faut garder cette idée de commencement…perpétuel ; qu’il s’agisse de l’exemple qu’il nous a donné par sa lutte pour l’indépendance sans faille, sa lutte pour la justice de toujours et notamment contre les injustices et la domination coloniale. Qu’il s’agisse de son combat pour le développement, pour l’excellence au Dahomey et au Bénin. Qu’il s’agisse de son exigence de discipline qui vient d’être rappelée par son Ministre Stanislas.
De discipline, de travail de dignité, d’intégrité au pouvoir. Qu’il s’agisse de son rêve prophétique de panafricaniste qu’il a porté depuis l’après-guerre dans toutes les conférences sur le panafricanisme, auprès de Nkruma, auprès de Senghor, auprès de tant de leaders. Lui qui était, jusqu’à il y a quelques jours, le doyen de tous les chefs d’Etat du monde; le doyen de tous les chefs d’Etat d’Afrique. Il s’est endormi dans la certitude que l’Afrique était entrain de s’unir. C’était soixante-et-dix ans après le début des efforts des récompenses, un accomplissement.
Ecoutez la parole de son ami, de son accompagnons en panafricanisme, Léopold Sédar Senghor dans l’hommage qu’il rendait aux combattants massacrés à Thiaroye : Non, vous n’êtes pas morts gratuit. Ô morts ! Non ! Vous n’êtes pas morts gratuit. Vous êtes les témoins de l’Afrique immortelle. Vous êtes les témoins du monde nouveau qui sera demain ! Enfin, notre famille veut remercier le Bénin d’être le Bénin.
Emile Derlin Zinsou, donc, comme il le disait dans ses mémoires : toutes les fibres de son corps, de son esprit, de sa foi étaient dahoméen. Emile Derlin Zinsou aimait le Bénin, à la fois comme son enfant et comme son père. Il lui a dédié sa vie. Il lui a souvent sacrifié son confort. Mais il n’a jamais douté du Bénin. Ses petits enfants qui sont tous là vous diront combien il savait les accompagner avec amour, avec confiance, avec humour. Mais surtout comme il savait s’émerveiller de leurs projets. Et il en allait de même avec notre pays. Oui, il pouvait s’impatienter.
Mais jamais il n’a perdu confiance dans le destin du Dahomey, dans le destin du Bénin. Jamais, il n’a perdu confiance dans le destin de sa jeunesse. Un homme d’Etat qu’il était, un homme de bien qu’il était, il a tout fait pour façonner son destin. Il n’a jamais douté du Bénin.
Monsieur le président de la République, vous allez monter vers lui pour lui dire la parole du pays, au moment où lui descend, rejoindre nos ancêtres. Monsieur le Président de la République, vous entrez dans l’histoire. C’est très lourd. Il entre dans l’Eternité. Que la terre lui soit légère. Au revoir, mon oncle. Merci à tous d’être avec nous".
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