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Bénin Le cri de cœur de la communauté camerounaise au Bénin: Pour établir des cartes, il faudra se déplacer et parcourir des fois 1000 à 1500 km vers le Nigéria ou la Côte d’Ivoire'


Société

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Bachir Boubacar, président de la communauté camerounaise au Bénin

Ils sont des milliers de Camerounais à élire résidence au Bénin, un pays de l'Afrique de l'Ouest situé entre le Togo et le Nigéria. Comment se débrouillent ces populations camerounaises immigrées au Bénin, quelles sont leurs difficultés au quotidien, quelles sont leurs attentes vis-à-vis du pouvoir central de Yaoudé et des autorités de leur pays de résidence ?

Bachirou Boubacar, président de la communauté camerounaise au Bénin nous livre dans cette interview, tout ce qu’il faut savoir sur cette communauté très dynamique dans le monde des affaires.

Lire l’intégralité de l’entretien.

Bonjour M. Bachirou Boubacar, présentez-vous à nos lecteurs.

Bachirou Boubacar : Merci d’avoir pensé à nous ici au Bénin, je m’appelle M. Bachirou Boubacar. Je suis Camerounais, je suis de l’extrême Nord, de Maroua. Je vis au Bénin et je suis le président de la communauté camerounaise en République du Bénin.

Afreepress : Alors dites-nous, lorsqu’on est camerounais au Bénin, comment se débrouille-t-on pour établir des pièces administratives?

Bachirou Boubacar : Oui, je dois reconnaître que c’est une difficulté. C’est une situation difficile que nous sommes en train de vivre. C’est une difficulté majeure vu le nombre de Camerounais qui s’installe aujourd’hui en Afrique de l’Ouest. Ils sont entre le Bénin, le Togo, le Burkina, le Mali. Cette situation restera toujours une grande difficulté pour nous tant qu’on aura pas un consulat.

Mais dans ce cas, à qui revient la responsabilité de la création d’un consulat dans ces pays ?

Bachirou Boubacar : Le consulat se créé entre les deux pays, entre le Cameroun et le Bénin ou entre le Cameroun et le Togo. Moi, je dis bien que c’est dû au manque d’informations. Parce qu’il faudra à chaque fois que nous donnions les informations de ce qui se passe dans nos pays de résidence. Nous sommes bien installés, nous sommes bien accueillis et nous n’avons pas une certaine difficulté dans ces pays, le gouvernement nous reconnait nos droits mais il me semble que nous-mêmes, de notre côté nous n’avons pas encore demandé à avoir un consulat parce que ces pays ont des consulats chez nous, ils ont des ambassades aussi chez nous. C’est peut-être parce que nous n’avons pas encore pu faire la demande que les choses traînent.

Je pense bien que c’est à cause de cela. Mais il faut reconnaitre que ça devient déjà un handicap. Aujourd’hui, nous ne parlons pas seulement des Camerounais d’origine, mais aussi des Béninois et des Togolais parce qu’il y a des liens familiaux qui se sont créés entre des ressortissants camerounais installés dans ces pays et les populations de ces pays. Des enfants y sont nés. Donc ce qui est important est d’avoir un consulat car, chaque pays ici en Afrique de l’Ouest est devenu un cas majeur pour nous parce qu’il y a des naissances qui ont lieu, il y a des papiers qu’on doit établir pour ces enfants, il y a des passeports qui expirent. Il y a des fois des demandes de cartes d’identités nationales, il y a des fois des demandes de cartes consulaires par rapport aux activités que nous menons ici. Pour établir des cartes, il faudra se déplacer et parcourir des fois 1000 à 1500 km vers le Nigeria ou la Côte d’Ivoire pour aller faire un papier.
Donc c’est un sujet qui nous tient vraiment à cœur.

Comment alors êtes-vous organisés pour faire face à toutes ces difficultés ?

Bachirou Boubacar : En tant que président de la communauté camerounaise. Dès que j’ai été élu, j’ai fait un voyage au Togo, au Burkina, au Mali, au Niger. Je suis allé aussi à Abuja pour rendre compte à notre Haut-Commissaire pour lui parler de ces différentes communautés camerounaises qui vivent dans ces pays. Normalement c’est seulement au Bénin que je me devais de le faire parce que j’ai été élu comme président de la communauté camerounaise au Bénin et non de toute la sous-région. Mais nous avons toujours des sollicitations des personnes qui se déplacent du Togo, du mali, du Niger vers le Bénin pour demander du soutien.

Le Haut-Commissaire installé à Abuja nous a permis de regrouper les demandes de visas des personnes qui souhaiteraient se rendre au Cameroun. Nous nous chargeons ensuite de lui envoyer ces demandes pour étude.

Au niveau de notre communauté ici, les principaux problèmes que nous rencontrons portent sur les frères camerounais qui sont rapatriés d’Europe et qui reviennent ici au Bénin. Au moment où ils partaient, ils se font établir des papiers d’autres nationalités que ce soient ceux du Togo, du Bénin, du Mali… pour voyager en Europe pour essayer de cacher un peu leur identité. Alors dans le cas où ils se retrouvent devant la police là-bas pour être rapatriés, on les ramène dans le pays qui se trouve sur leurs papiers. Parfois on les dépose au Togo et ils vont se déplacer de là pour revenir vers nous à Cotonou.

La façon dont nous les aidons est de les mettre dans des voitures de convoi en partance pour le Cameroun. Ce sont des voitures d’occasion que les Camerounais viennent acheter ici au Bénin. Nous avons beaucoup de collaboration et d’entente avec ces Camerounais qui acceptent de nous aider en transportant ces frères. Mais ce qui est dommage, c’est que certains reviennent pour essayer encore l’aventure européenne. C’est l’une de nos difficultés.

La deuxième difficulté que nous avons porte sur les décès. On peut nous appeler tout à l’heure qu’un Camerounais est mort au Togo. La plupart du temps c’est le Bénin qu’on appelle. On nous demande d’informer la famille, d’informer les proches etc. Et puis, on procède à une collecte de fonds pour faciliter le rapatriement.

L’autre difficulté porte sur les maladies. Vous avez une personne qui est en bonne santé et qui sort le matin pour ses activités et soudain qui tombe gravement malade. Nous intervenons aussi dans le cas des accidents impliquant des voitures ou des personnes de nationalité camerounaise.

Nous intervenons également lorsque des personnes de nationalité camerounaise sont en conflit avec la justice de leur pays hôte. Nous avons actuellement 23 Camerounais en prison ici au Bénin. Au Togo nous n’avons pas le chiffre mais au Niger nous savons qu’il y a 7 personnes à Niamey et une personne à Zinder.

Les 27 personnes qui sont au Bénin, il y a quatre qui sont à la prison de Ouida, deux personnes à Parakou et le reste se trouve à la prison centrale de Cotonou.

Et vous-même en tant que président, comment vous débrouillez-vous pour faire face aux besoins financiers qu’induit votre tâche ?

Bachirou Boubacar : Dieu faisant bien ses choses, je me débrouille. Au départ je n’étais pas arrivé au Bénin pour gérer la communauté camerounaise ici. Je suis d’abord un homme d’affaires, je suis styliste et modéliste j’ai un atelier de couture, j’ai une entreprise qui fait dans le transit de véhicule et je suis dans le commerce de véhicules d’occasion. Nous avons aussi travaillé avec des hôtelleries par rapport à l’accueil des camerounais qui viennent au Bénin. Ce sont ces petites et moyennes entreprises qui nous permettent d’aider nos ressortissants. Vous savez qu’on dit que celui qui a géré une communauté dans un pays, peut gérer le pays. La communauté n’a pas d’ethnie, elle n’est pas régionale. C’est un Etat.

Une communauté c’est un Etat. Tout camerounais qui vient ici est un frère, qu’il soit musulman, qu’il soit chrétien, qu’il soit Douala, qu’il soit Ewondo, qu’il soit nordiste ou sudiste est un frère. Je les considère comme ainsi et je crois que je suis à une école supérieure à toutes les études que je peux faire dans ce monde parce que ça m’a permis de comprendre quel sont les niveaux d’esprit et de pensée de tout le monde. Mais aussi l’état de faiblesse de l’homme lorsqu’il se retrouve dans des difficultés et qu’il n’a personne pour le soutenir.

Raison pour laquelle je suis allé chez moi et j’ai été candidat à la mairie de Maroua 2ème. On n’a pas eu la mairie mais je suis conseillé de la mairie de ma province au Cameroun.

Y a-t-il une chance de vous voir un de ces jours au Togo pour installer vos affaires ?

Bachirou Boubacar : Oui c’est mon souhait le plus absolu puisque je suis resté pendant un an au Togo. Je fréquentais beaucoup le TP3, j’ai connu là-bas des douaniers qui sont vraiment gentils et respectueux. Je dis toujours à mes amis que le moral du Togolais est supérieur à la moyenne africaine.

C’est une personne accueillante qui connait le respect et le droit de tout un chacun. Mon souhait est donc d’aller au Togo et d’être installé comme je suis installé au Bénin.

Propos recueillis par Olivier A.



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