Economie et finances
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Selon la Doing Business 2015 publiée par la Banque mondiale, l'Afrique subsaharienne est la région du monde qui affiche le plus grand nombre de réformes capables d'améliorer le climat des affaires en 2013-2014.
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Des efforts sont certes, enregistré et des champions africains prennent le relais des multinationales étrangères. Cependant, la réticence des banques et structures de financement ne facilite pas une véritable éclosion des PME.
Le parcours du combattant
Le Bénin, la RDC, la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Togo se situent parmi les 10 premiers pays selon le classement de la Doing Business de 2015. Depuis quelques années, de grands comme Ecobank ou Bank of Africa règnent dans le secteur bancaire alors que MNT assure dans les télécoms. L'essor est également notable dans l'agrobusiness où des entreprises émergent, notamment celles qui se spécialisent dans la fabrication des produits d'alimentation.
Toutefois, la mise en place d'une entreprise demande d'abord un engagement de la part de l'entrepreneur lui-même. Mais ensuite, il faut l'accompagnement des structures de financement. Et dans la réalité, la création et la survie des petites et moyennes entreprises ou industrie africaines se révèlent tel un parcours du combattant. Une situation qui n'encourage pas les primo-entrepreneurs.
L'entrepreneuriat n'emploie pas en Afrique
Malgré le boum de l'entrepreneuriat, les PME peinent à jouer le rôle qui leur est assigné, celui de booster l'économie du continent. Bien qu'elles représentent 90% des sociétés privées et 33% du PIB du continent, les petites et moyennes entreprises n'offrent que 45% de créations d'emplois en Afrique.
Par contre, ailleurs dans le monde, les PME sont à l'origine de 90% des emplois. Pour Africsearch, "en Afrique, nous avons beaucoup de PME, mais elles ne fournissent pas assez de travail pour stabiliser l'économie".
Pour un continent dont la moitié de la population a moins de 25 ans, l'emploi devient la seule alternative pour sortir de la pauvreté. Des centaines de milliers de jeunes sortent chaque année des universités africaines, mais aucune solution ne leur est proposée en ce qui concerne leur employabilité.
Pour le directeur de Africsearch Didier Acouetey, cette situation est "une vraie bombe à retardement pour de nombreux gouvernements africains". Il est donc primordial que les autorités africaines de se concentrer sur l'expansion des PME pourvoyeuses d'emplois.
Le financement; le point qui cloche
Le financement public n'est pas en mesure de combler les besoins financiers des PME et PMI existantes, encore moins celles qui vont naître. Au moment où les gouvernements africains s'accordent pour dire que les PME sont le poumon de l'économie et la clé du développement, ces entreprises demeurent malheureusement le parent pauvre des financements.
En effet, "les banques et les institutions internationales préfèrent prêter aux multinationales" atteste Marie Konaté, PDG de Protein Kissèe-La; une entreprise ivoirienne. Marie n'a pas réussi à obtenir le moindre fonds de la part d'établissements financiers pour lancer son affaire.
En plus de leurs procédures trop lourdes, les exigences de garanties inatteignables pour la plupart des entrepreneurs, les banques ou les institutions de financement affichent des taux d'intérêt allant jusqu'à 15 voire 18% sur leurs crédits.
Le dénominateur commun de cette lourdeur est la forte aversion au risque des banquiers. Ils craignent de ne jamais pouvoir recouvrer les crédits accordés. Ils ne veulent pas non plus investir dans une politique de visites, d'accompagnement sur le terrain et de conseils en gestion et ressources humaines des PME.
Par ailleurs, évoluant dans le secteur informel, les PME manquent d'adresse, d'organisation et de visibilité; ce qui n'encourage pas non plus les bailleurs de fonds.
L'alternative des mécanismes de garantie
Victimes de leur succès, les fonds de garantie ne parviennent plus à répondre aux nombreuses demandes. Créé sous la coupole de la BAD et des gouvernements danois et espagnol, le Fonds africain de garantie pour les PME (FAG) apporte sa caution directement aux banques. L'objectif est de renforcer leur capacité à soutenir les PME.
Le FAG s'engage à prendre le relais en matière d'accompagnement en accordant une assistance technique pour renforcer la stratégie de développement de nouveaux produits. L'objectif de Fonds africain de garantie est d'atteindre une capitalisation capable de permettre à l'économie africaine de poursuivre sa diversification mais aussi de se stabiliser dans la durée.
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