Sport
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Le Maroc et la Confédération africaine de football (CAF) ne se sont pas finalement attendu sur l’organisation de la CAN 2015 et la CAF a annoncé mardi que le Maroc n’organiserait pas la CAN 2015 et cherche donc un remplaçant au pied levé. Au delà de cet épisode prévisible c’est tout une mode de gestion et un système de gouvernance du football qui appelle à des réflexions.
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La CAF comme un État
La Confédération africaine de football comme la FIFA sont devenues au fil des années des monstres gérant des millions et des millions de dollars dans une opacité totale avec des règles qu’elles sont les seuls à fixer. Si le business est devenu la règle le football lui n’est plus que l’argument qui sert à faire tourner cette impressionnante machine à sous et comme toute entreprise ce sont les règles de la rentabilité qui s’appliquent.
Cerise sur le gâteau ces instances dirigeantes du football ont réussi le pari d’écarter les États et les pouvoir judiciaires de leur gestion. Le tribunal arbitral du sport et autres organisations judiciaires relevant de ces instances ne sont là que pour couvrir et donner un verni d’équité à des magouilles de tout genre.
La conséquence de tout ceci est que les nombreux scandales qui éclaboussent la CAF et la FIFA n’ont jamais eu de suite judiciaires. Mieux encore ces dirigeants dans des passes passes juridique qui ressemblent à des modifications de constitution se maintiennent au pouvoir tout en prenant soin d’écarter les adversaires gênants.
Issa HAYATOU comme un roi continental
Cela fait plus de vingt ans qu’il dirige la CAF et qu’il n’est pas prêt de s’arrêter. Sur un continent ou le football est une religion Issa Hayatou a fini par devenir un gourou qui finalement se prend pour un chef non pas d’un petit état africain mais du continent noir.
Face aux petits états africains Issa Hayatou a de la ressource et des méthodes et pour lui pas question que les gouvernements se mêlent de son business. Un gouvernement qui veut se mêler des affaires de sa fédération nationale qui souvent sont à l’image de la maison mère, court le risque presque immédiat et automatique des sanctions.
Cette gestion par le chantage et la mise en avant d’un pseudo sacro saint principe de l’indépendance face aux états n’est plus acceptable. Elle a d’ailleurs fini par fragiliser la CAF et ses dirigeant leur enlevant toute lucidité dans la gestion de l’organisation continentale et leur faisant croire qu’ils peuvent en imposer à des états.
La crise avec le Maroc n’est que le reflet de ce malaise que les états éprouvent envers un homme et ses méthodes détestables.
Le commandeur des croyants, Roi du Maroc Mohamed VI vient de lui rappeler qu’il n’est qu’un simple dirigeant d’une organisation et que le Maroc est un état souverain. Les menaces et autres sanctions éventuelles ne feront rien au peuple et au football chérifien.
Si les raisons évoquées par le Maroc pour ne pas abriter la CAN 2015 ne sont pas convaincantes il faut dire que la gestion de cette affaires par la CAF depuis le début ne pouvais que provoquer du fiasco. Le chantage n'est plus acceptable. On ne menace pas un État.
Les tribulations de la CAN 2015 peuvent servir de détonateur aux États pour reconquérir un peu de pouvoir face à une organisation qui finalement n’est plus en réalité au service du football mais sous la coupe de quelques businessmen.
Francis TCHALIM
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