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Afrique « Payez un peu maintenant ou payez beaucoup plus tard »: face aux criquets pèlerins, l’ONU appelle à agir


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Trois agences des Nations Unies ont appelé mardi la communauté internationale à agir de manière plus décisive face aux criquets pèlerins qui envahissent l’Afrique de l’Est. 138 millions de dollars sont nécessaires pour aider huit pays de la région à répondre à ce fléau qui menace leurs agricultures et moyens de subsistance.

Dans le village éthiopien de Dereba, Awuno Menka a vécu de première main les effets désastreux des criquets pèlerins. « Deux essaims massifs ont atterri dans notre région et ont détruit toute ma récolte de maïs » a expliqué cet agriculteur de 60 ans vivant dans la région des Nations, nationalités et peuples du Sud, située au sud-ouest de l’Ethiopie.

Awuno Menka s'inquiète de la poursuite de l'invasion de criquets. « Bien qu’ils aient ensuite été contrôlés, d'autres essaims viennent du Kenya. Je crains pour la prochaine campagne agricole », a-t-il déclaré.

Argueta Belachew, une agricultrice de 45 ans originaire du même village d’Awuno Menka partage également cette inquiétude. « Au cours des trois derniers jours seulement, de nombreuses larves ont éclos et consomment de la végétation verte » a-t-elle déclaré. « Nous demandons de l'aide pour les contrôler ».

Le gouvernement éthiopien est dans une course contre la montre pour contrôler les criquets pèlerins

Nous sommes à une étape critique au cours de laquelle nous devons sauver les prochaines récoltes et sauvegarder les moyens de subsistance de la population - Fatouma Seid, Représentante de la FAO en Éthiopie

au début de la saison des semis qui s’étend de février à mai. Avec le soutien de la FAO, le ministère éthiopien de l'agriculture étend ses opérations aériennes et terrestres dans les régions d'Oromia et des Nations, nationalités et peuples du Sud.

« Nous sommes à une étape critique au cours de laquelle nous devons sauver les prochaines récoltes et sauvegarder les moyens de subsistance de la population », a déclaré Fatouma Seid, Représentante de la FAO en Éthiopie.

Mme Seid s’est récemment rendue dans la région des Nations, nationalités et peuples du Sud. Dans cette région du sud-ouest de l’Ethiopie frontalière du Kenya, elle a pu constater les opérations de contrôle en cours. « Les équipes travaillent sans relâche pour contrôler les criquets. Cependant, étant donné que les criquets sont très mobiles, nous devons rapidement renforcer les capacités locales dans les zones où ils vont », a-t-elle expliqué.

Dans les régions d’Oromia et des Nations, nationalités et peuples du Sud, la FAO mobilise et forme les communautés face aux criquets et veille à ce que les ressources nécessaires soient disponibles pour répondre à l'invasion.
Huit pays d’Afrique de l’Est touchés

L’Ethiopie n’est pas le seul pays touché par l’invasion de criquets pèlerins. L’ensemble des pays d’Afrique de l’Est sont confrontés à des essaims. La région est déjà en proie à des chocs liés au climat et aux conflits. Des millions de personnes, déjà en situation d'insécurité alimentaire aiguë, sont désormais confrontés à une autre menace de faim majeure créée par les criquets pèlerins qui ravagent les agricultures.

« La recrudescence acridienne affectant l'Afrique de l'Est est un rappel dramatique et choquant de la vulnérabilité de cette région », ont déclaré Qu Dongyu, le Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ; Mark Lowcock, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence (OCHA) ; et David Beasley, le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM).

Il s'agit d'un fléau aux proportions bibliques. Pourtant, aussi ancien que soit ce fléau, son ampleur est aujourd'hui sans précédent dans les temps modernes - PAM, OCHA et FAO

« Il s'agit d'un fléau aux proportions bibliques. Pourtant, aussi ancien que soit ce fléau, son ampleur est aujourd'hui sans précédent dans les temps modernes », ont alerté les trois dirigeants d’agences onusiennes.

Le 20 janvier, la FAO a demandé 76 millions de dollars pour aider à lutter contre cette crise de criquets pèlerins ravageurs. Mais les ressources pour contrôler l'épidémie arrivent trop lentement. Depuis que l’agence onusienne a lancé son premier appel pour aider l’Ethiopie, le Kenya et la Somalie, les essaims de criquets se sont déplacés rapidement sur de grandes distances et ont été aperçus à Djibouti, en Érythrée, au Soudan du Sud, en Ouganda et en Tanzanie.

Chaque jour, plus de pays sont touchés. La semaine dernière, un essaim est entré au Soudan du Sud, l'un des pays africains les plus fragiles et les plus exposés à l'insécurité alimentaire. Cette semaine, il a été confirmé qu'un essaim a atteint les frontières orientales de la République démocratique du Congo (RDC) - un pays qui n'a pas connu d'incursion acridienne depuis 1944. « Il va sans dire que l'impact potentiel des criquets sur un pays toujours aux prises avec un conflit complexe, conflits, des épidémies d'Ebola et de rougeole, des niveaux élevés de déplacement et une insécurité alimentaire chronique seraient dévastateurs », ont prévenu MM. Qu, Lowcock et Beasley.
138 millions de dollars nécessaires d'urgence

Alors que les criquets pèlerins poursuivent leur invasion dans toute l'Afrique de l'Est et que de plus en plus de détails émergent sur l'ampleur des besoins dans les zones touchées, le coût de l'action a déjà doublé pour atteindre 138 millions de dollars. La FAO a besoin de ce financement d’urgence pour aider les gouvernements à contrôler ces ravageurs dévastateurs, en particulier au cours des quatre prochains mois.

« Ce financement garantira que des activités de lutte contre les criquets pourront avoir lieu avant l'émergence de nouveaux essaims. Il fournira également une aide aux personnes dont les cultures ou les pâturages sont déjà affectés, pour protéger leurs familles et leurs moyens de subsistance », ont expliqué les trois hauts responsables onusiens.

Les criquets pèlerins ont un cycle de reproduction de trois mois. Aujourd'hui, des essaims matures pondent leurs œufs dans de vastes régions de l'Éthiopie, du Kenya et de la Somalie, dont beaucoup éclosent déjà. Dans quelques semaines à peine, la prochaine génération de ravageurs prendra son envol dans une frénésie renouvelée d'activité destructrice d'essaims. Ce sera juste au moment où les récoltes des agriculteurs commenceront à germer.

« La prochaine vague de criquets pourrait dévaster la récolte la plus importante de l'Afrique de l'Est de l'année, au moment même où elle est la plus vulnérable », ont prévenu les chefs de la FAO, d’OCHA et du PAM. « Mais cela ne doit pas se produire. La fenêtre d'opportunité est toujours ouverte. Il est temps d'agir », ont-ils insistés.

Les déficits de financement sont clairs et les besoins augmentent trop rapidement. Nous devons faire plus - PAM, OCHA et FAO.

Une action anticipée pour contrôler et contenir les criquets avant que les nouveaux essaims ne prennent leur envol et que les cultures des agriculteurs ne commencent est critique. Dans le même temps, la FAO a besoin de plus de ressources pour commencer immédiatement à renforcer la résilience des communautés touchées afin qu'elles puissent mieux résister à certains chocs inévitables.

« Agir maintenant pour éviter une crise alimentaire est une approche plus humaine, efficace et rentable que de réagir aux conséquences d'une catastrophe », ont rappelé MM. Qu, Lowcock et Beasley.

Les Nations Unies ont salué la réponse apportée à ce jour par de nombreux partenaires internationaux. À ce jour, 33 millions de dollars ont été reçus ou engagés. « Mais les déficits de financement sont clairs et les besoins augmentent trop rapidement. Nous devons faire plus », ont alerté les chefs de la FAO, d’OCHA et du PAM.

Le PAM estime que le coût de la réponse à l'impact des criquets sur la seule sécurité alimentaire était au moins 15 fois plus élevé que le coût de la prévention de la propagation à l'heure actuelle. « Le calcul est clair, tout comme notre obligation morale », ont souligné les trois hauts responsables onusiens en invitant la communauté internationale à agir de façon décisive. « Payez un peu maintenant ou payez beaucoup plus tard ».

L'AUTEUR
ONU


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