Sécurité
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L’Égypte est en deuil suite à l’assassinat du procureur général dans un attentat revendiqué par des jihadistes du Sinaï affiliés à l'État islamique. L’Ambassadeur égyptien en France, et ancien porte-parole de la présidence de la République égyptienne, Ehab Badawy, s’est montré sans concession face à la confrérie des Frères musulmans, dans une interview à nos confrères de Jeuneafrique.com.
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Parlant de cette confrérie à laquelle appartenait le président déchu Mohamed Morsi, et qui depuis la chute de ce dernier en juillet 2013 a été déclarée terroriste et dissoute pour ce faire, M. Badawy a d’entrée fait comprendre qu’ "il n’y a aucune négociation possible avec eux. Leur mouvement a été déclaré organisation terroriste, nous ne parlons pas aux individus qui s’en réclament".
Il a continué rassurant en revanche que "la position des autorités qui avaient pris le pouvoir après la révolution du 30 juin 2013 invitant les Frères n’ayant pas de sang sur les mains à continuer à participer au jeu politique n’a pas varié. À ceci près qu’ils ne peuvent plus le faire sous l’étiquette des Frères".
Même si ces derniers temps, les attaques des terroristes se sont multipliées dans le pays, le diplomate égyptien se veut optimiste.
"L’élimination du terrorisme est un combat de longue haleine que l’Égypte avait déjà mené avec succès dans les années 1990. Il ne peut aboutir en deux ans. Dans le Sinaï, les jihadistes se protègent en se fondant dans la population. Il faut aussi prendre en compte le phénomène nouveau de ces électrons libres, dont le passage à l’acte est difficile à prévoir. Après le départ des Frères musulmans, en 2013, nous avions estimé le nombre de ces terroristes potentiels à 22 000, effectifs que nous avons ramenés à environ 2 500", a-t-il précisé.
Ainsi, en suivant le développement d’Ehab Badawy, le pays des Pharaons a besoin de la patience et de l’optimisme vu qu’il est en lutte. "Pour sortir d’une crise économique aiguë, elle (Égypte) se bat contre le terrorisme, elle est menacée par les crises de Gaza et de Libye. Nos défis sont colossaux. Nous restructurons la police, par exemple, mais il n’est pas évident de changer du jour au lendemain des décennies de pratiques", a confié le diplomate. Pour finir, tout porte à croire que les autorités égyptiennes sont pris entre deux étaux : d’une part, il y a ceux qui leur "font la leçon sans prendre en compte la situation sur le terrain" et de l’autre, les Égyptiens qui leur "font en ce moment la reproche contraire, celui d’être trop tendre avec ceux qui menacent l’État".
Dans ces genres de situation, que faire ? En attendant, le diplomate rassure que "toutes les peines de mort prononcées à l’encontre des Frères musulmans ne seront pas exécutées".
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