Société
|
|
La France, la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse et même certains pays africains ont tourné le dos aux autorités burundaises, face à leur entêtement à soutenir le troisième mandat de Pierre Nkurunziza. En manque de financement pour les prochaines élections, le gouvernement a lancé un appel à ses concitoyens. Il leur demande de participer au financement des scrutins prochains via une souscription publique.
|
Des contributions volontaires
L'annonce est tombée en début de semaine et émane du gouvernement burundais lui-même. "Le gouvernement invite les citoyens patriotes (...) à une contribution volontaire pour appuyer les efforts déjà consentis par les amis du Burundi", a-t-on écrit dans le communiqué gouvernemental.
Ainsi, pour financer les élections auxquelles participe l'actuel président qui veut briguer de ce fait un troisième mandat, les autorités demandent l'aide de ces mêmes Burundais qui s'opposent à cette volonté du président sortant. Afin de recueillir les fonds, un compte a été ouvert dans les livres de la Banque du Burundi.
Par ailleurs, les premiers dirigeants du pays tentent d'expliquer la situation à travers le même communiqué. "Appuyé par ses partenaires, le gouvernement a déjà rassemblé une bonne partie des moyens nécessaires pour la tenue des élections générales prévues respectivement le 5 juin pour les conseillers communaux et députés, le 26 juin pour la présidentielle et le 17 juillet pour les sénateurs", indique-t-on.
Cependant, sur une facture électorale évaluée à 60 millions de dollars (55 millions d'euros), le Burundi a déclaré être en mesure d'en assumer à hauteur de 21 millions de dollars (19 millions d'euros). Le montant de l'aide attendu de l'extérieur est donc élevé à 39 millions de dollars (36 millions d'euros)
Lâché par tous?
Que ce soit en interne ou sur le plan international, le Burundi et son gouvernement se retrouvent de plus en plus isolés, lâchés par leurs amis et partenaires. En effet, la société civile, certains leaders de l'opposition et tout récemment l’Église catholique, se sont tous retirés du processus électoral. Celui-ci étant entaché de plusieurs irrégularités dont la principale est la participation de Pierre Nkurunziza qui constitutionnellement n'est plus autorisé à briguer un troisième mandat.
Auprès de la communauté internationale, les autorités burundaises n'ont plus la cote. La Belgique, les Pays-Bas, la Suisse ont annoncé la suspension de leur aide au processus électoral et ont également demandé le report des élections. La France a pour sa part suspendu sa coopération sécuritaire avec le pays.
En ce qui concerne l'Union Européenne (UE), son aide serait bloquée également, étant donné les circonstances; l'institution n'ayant donc pas besoin de le signifier formellement; a indiqué un diplomate européen.
|
|