Société
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La tension monte depuis quelques jours à Madagascar. Les secteurs de l’éducation, de l’économie et encore de la politique sont secoués par plusieurs mouvements sociaux qui risquent de fragiliser davantage le régime.
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Suite à une histoire de court-circuit au domicile du Président de la République qui risque de ne plus faire passer le courant entre le régime et la Jirama, des agents de la Jirama ont manifesté leur mécontentement mardi dernier à travers une grande marche qui les a conduits jusque devant les locaux de la Brigade de Recherche à Fiadanana, où ils ont observé un sit-in face à la procédure qui, à leur avis, ne tenait pas debout. « Tsy ekenay ny tsindry hazo lena atao amin’ny mpiasa amin’ny endriny rehetra ». Ce qui signifie « Nous n’acceptons pas les pressions sous toutes ses formes sur les travailleurs ». Voilà en substance ce qu’on pouvait lire sur les pancartes brandis par les manifestants. La même ambiance a été constatée toujours ce mardi à Ivato où les Syndicats et les représentants des employés d’Air Madagascar se sont insurgés contre « la mise sous annexe B européen de cette compagnie nationale malgache par la DGAC (Direction de l’Aviation Civile Française) ». Selon les grévistes, cette pratique vise à éliminer Air Madagascar et ne respecte aucunement le principe du transport aérien équitable et juste sur la ligne Madagascar-France. « Nous allons manifester jusqu’au bout afin de sortir la compagnie de ce gouffre qu’est l’annexe B », a déclaré un responsable syndical d’Air Madagascar. Outre ces mouvements sociaux, le pouvoir en place doit aussi faire face au mécontentement des maîtres-Fram qui réclament leur intégration dans la Fonction publique, même si la loi de Finances rectificative prévoit le recrutement de 10.000 (sur 85.000) d’entre eux. Une situation compliquée pour le gouvernement en général et le ministère de tutelle en particulier qui ne peuvent pas prioriser les maîtres-Fram qui n’ont pas toujours le profil de l’emploi sur ceux qui ont été spécialement formés pour ce faire. Le secteur de l’éducation n’est pas aussi épargné par ces grognes sociales. Les universités restent également une véritable poudrière. La moindre étincelle pourrait déclencher des mouvements comme c’était le cas à Ankatso avec la violation de la franchise universitaire par les forces de l’ordre. Ou encore à Mahajanga où le mouvement des étudiants a occasionné des pertes parmi les marchands. Ces tensions interviennent juste après l’affaire des deux journalistes placés sous mandat de dépôt à Antanimora et la loi liberticide sur la cybercriminalité. Le pouvoir en place a donc du pain sur la planche.
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