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Passage de Gilbert Houngbo à la Primature : Un bilan jugé catastrophique sur toute la ligne


PRESSE- Presse togolaise (20)

Le correcteur no 48 | | Commenter |Imprimer

Serait-il au Togo pour se faire une santé financière ?

 
Il avait promis monts et vallées au peuple lors de sa nomination le 07 septembre 2008 au poste de Premier ministre en lieu et place de Komlan Mally. Gilbert Houngbo puisque que c’est de lui qu’il s’agit, s’est même fixé un délai de six (06) mois pour changer le vécu quotidien des Togolais. Mais après les promesses, c’est l’oubli.
En tout cas, l’ancien Directeur Afrique du PNUD était devant la presse le vendredi 23 janvier dernier pour présenter le bilan des 100 jours de son gouvernement. Un bilan que beaucoup ont jugé catastrophique sur toute la ligne.
Cent vingt-trois (123) jours après sa nomination, le « technocrate » Gilbert Fossoun Houngbo a été reçu vendredi dernier sur le plateau de la Télévision Togolaise pour rendre compte des cent (100) jours de sa présence à la Primature. En compagnie du Directeur de la TVT et de deux confrères de la presse privée, l’ancien Directeur Afrique du PNUD a fait le bilan de ses actions dans le domaine social, économique et politique.
Mais son beau discours a convaincu très peu de Togolais. Durant presque quatre mois passés à la Primature, rien n’est à mettre à son actif. Ses actions se sont seulement limitées au folklore.

Un bilan social catastrophique
Des promesses, Gilbert Houngbo en a fait une pile dans le domaine social. Elles sont toutes contenues dans son programme que certains qualifient de catalogue de bonnes intentions et qu’il a présenté aux élus du peuple le mardi16 septembre 2008.
Il a dressé une pile de promesses embrassant la santé, l’éducation, les infrastructures routières… Mais jusque- là, les ponts endommagés par les inondations qui ont touché notre pays dans les mois de juillet et août derniers sont restés comme tels. Le réseau routier togolais qui est dans un état piteux depuis des années n’a pas suivi de modification. Malheureusement et curieusement, le « technocrate » a laissé entendre pendant cette intervention que des efforts ont été faits notamment à Lomé où les routes ont été replâtrées. Est-ce la promesse qu’il avait faite lors de sa nomination le sept (07) septembre 2008 ?
Dans le secteur de la santé, c’est le statu quo. Même les revendications des médecins n’ont pas trouvé satisfaction jusqu’ici. Et c’est le spectre de grève qui plane à l’horizon.
Sur le plan éducatif, la seule chanson qu’entonnent Gilbert Houngbo et les siens est l’école primaire et préscolaire gratuite. Mais là, il faut souligner que c’était une promesse faite par Faure Gnassingbé en 2005. Et cela n’a rien de commun avec l’arrivée du « technocrate » à la Primature. Malgré tout, c’était un véritable fiasco. Le programme n’a pas bénéficié de l’accompagnement qu’il faut. Ce qui a rendu très difficile le fonctionnement de certains établissements scolaires.

Le côté politique sacrifié
Il se faisait passer pour un homme politiquement neutre aux lendemains de sa nomination. Cela a fait croire aux Togolais qu’il peut être l’homme de la situation en résolvant dans une neutralité totale la crise politique qui secoue le Togo depuis plusieurs années et qui constitue la vraie racine du mal togolais. Mais à le suivre de près, Gilbert Houngbo ne fait que privilégier les acquis du pouvoir RPT. Il suffit de se référer au code électoral introduit à l’Assemblée nationale pour s’en convaincre. Et lors de la présentation de son bilan, il a tenté en vain certaines justifications forcées qui trahissent d’ailleurs son manque de volonté d’opérer les réformes qu’il faut pour faire du Togo, une véritable démocratie.

D’ailleurs, les propos qu’il a eu à tenir lors de son dernier passage sur le plateau de la TVT ont vraiment trahi ses intentions. Sinon comment peut-on croire en quelqu’un qui, dans la situation actuelle de notre pays, pense que les réformes institutionnelles et constitutionnelles doivent être faites à l’Assemblée nationale ? N’est-ce pas une façon de se cacher derrière la majorité dont dispose le RPT à l’Assemblée nationale ? Que fait-il donc de l’Accord politique global qui a permis de légitimer le pouvoir de Faure Gnassingbé?

Tout est donc clair que Gilbert Houngbo est en mission commandée pour Faure. Il est venu donc avec son programme d’urgence pour détourner l’attention des Togolais. Or, point n’est besoin de démontrer que le problème est purement politique.

Un bilan économique inexistant
Sur ce plan, le Premier ministre a eu l’honnêteté de reconnaître qu’il n’y a pas eu de véritable changement. Mais le fait de lier totalement cette réalité à la crise économique mondiale est également un canular.
Le Togo a connu comme tous les pays africains, la hausse des prix des produits de premières nécessités. Mais ailleurs, beaucoup d’efforts ont été faits. Au Burkina Faso par exemple, les salaires des fonctionnaires sont revus à la hausse. Mais rien n’a été fait au Togo. Conséquence, les Togolais vivent dans une misère qui ne dit pas son nom. Le pouvoir d’achat des populations diminue a jour le jour, occasionnant une baisse du niveau de vie et l’accroissement de la pauvreté. Gilbert Houngbo n’a donc pas réussi, comme promis, à changer le vécu quotidien des Togolais. Les conditions se sont plutôt empirées.
D’autre part, la dilapidation des maigres ressources du pays se poursuit. La preuve, le FER a été dissous et remplacé par le F.R. pour mauvaise gestion. Mais jusqu’ici, le « technocrate » n’a rien fait pour inquiéter les auteurs de cette malversation. A la SNPT, c’est encore pire. L’un des ministres du gouvernement Houngbo lors de son récent passage à l’Assemblée nationale a présenté un bilan très catastrophique de cette société. La perte de plusieurs milliards de FCFA a été signalée. Mais sur ce cas aussi, le Premier ministre a été sans action. On ne saurait passer sous silence l’affaire des 100 millions qui fait grand bruit actuellement à Togocel. Sa réaction ne se fait également pas sentir. Lorsque la question lui a été posée lors de la présentation du bilan, Houngbo a voulu calmer les esprits des uns et des autres en annonçant qu’un audit est en cours. Mais ce qui l’a trahi et qui a démontré clairement qu’il ne maîtrise pas le dossier, c’est la confusion qu’il faisait entre Togocel et Togo Télécom lors de son intervention. Tout ceci montre que l’ancien Directeur Afrique du PNUD n’a aucun pouvoir.

Quels peuvent être les motifs réels de la présence de Gilbert Houngbo à la Primature ?
Nombreux sont les Togolais qui se posent aujourd’hui cette question. Pour beaucoup, du point de vue rémunération, le poste qu’occupait le « technocrate » aujourd’hui ne peut pas être comparé à la place qu’il occupe dans le système des Nations unies.
Ainsi, s’il a pu sacrifier son poste pour revenir diriger un gouvernement, c’est peut-être par amour pour sa patrie. Mais le folklore et les gymnastiques intellectuelles qui caractérisent son passage à la Primature ces quatre derniers mois font douter de sa bonne foi. Tout ceci fait dire à certains qu’il est venu au Togo pour profiter des maigres ressources et se faire une santé financière. Le Togo a trop souffert. Il n’a plus besoin de gens qui viennent louer le clan au pouvoir avec l’intention de se remplir les poches. Gilbert Houngbo doit donc rendre le tablier.

Olivier GLAKPE



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