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Afrique Soudan du Sud: 700.000 personnes affectées par les inondations (PAM)


Société

AFRICAHOTNEWS.COM | | Commenter |Imprimer

Les inondations au Soudan du Sud ont affecté 700.000 personnes, a annoncé mardi le Programme alimentaire mondial (PAM), relevant que ces pluies torrentielles ont créé une menace de niveaux de faim « catastrophiques » et ont laissé des centaines de milliers de personnes sans abri.

« La situation humanitaire se détériore au Soudan du Sud. Environ 700.000 personnes sont dans une situation désespérée », a déclaré Matthew Hollingworth, Représentant du PAM au Soudan du Sud, lors d’une conférence de presse virtuelle.

Selon l’agence onusienne, ces inondations « sans précédent » concernent plus de 36 comtés dans ce pays d’Afrique orientale. Ces pluies torrentielles ont ainsi submergé des villages entiers, des maisons, des terres agricoles, du bétail et des moyens de subsistance.

Ces fortes précipitations ont amené les rivières à sortir de leur lit, inondant de vastes zones et habitations. Elles ont provoqué le déplacement de 85.000 personnes. Elles ont également perturbé les routes commerciales, endommagé les cultures et submergé des maisons.

Ces inondations ont tué le bétail qui est une source de richesse et dont les enfants dépendent pour avoir du lait nutritif. Les pluies torrentielles ont également décimé les récoltes, privant les communautés du fruit de leur travail et les plongeant résolument dans la faim et la pauvreté.

Les pires inondations depuis 60 ans

L’État de Jonglei a été le plus touché. Dans cette province, les récoltes risquent d’être décimées.

« Je reviens tout juste de deux visites à Jonglei et 45% de toutes les terres de plantations de céréales et de sorgho - le pilier de l’alimentation - ont été perdues cette année. Cela vient s’ajouter à ce que nous avons vu l’année dernière, qui était très similaire », a ajouté M. Hollingworth.

De plus, sur le nombre total des 700.000 personnes affectées par les inondations, au moins 230.000 personnes vivent dans le Jonglei, qui a connu des débordements plus d’une fois. Dans tout le Jonglei et l’État de l’Unité, des maisons et des cliniques sont submergées, des communautés sont bloquées et des animaux sont morts dans les champs. Les écoles qui devraient ouvrir la semaine prochaine sont remplies de sans-abri.

Plus largement, la hausse du niveau des rivières et les inondations submergent les communautés de la région du Grand Nil supérieur à une vitesse alarmante, pour la deuxième année consécutive.

« Ce qui est très préoccupant, c’est que ces pluies torrentielles dont nous sommes témoins ont commencé avant que les eaux de l’inondation de l’année dernière ne se soient complètement retirées », a fait valoir M. Hollingworth.

Les inondations sans précédent de 2019 avaient entraîné l’expansion des zones humides, les bassins du Sobat et du Nil.

Cette année, « les inondations risquent d’être plus graves, les pires depuis 60 ans - et nous ne sommes pas encore au plus fort de la saison des inondations annuelles », a mis en garde le Représentant du PAM au Soudan du Sud.

En attendant, l’agence onusienne reste active sur le terrain. Elle entend venir en aide à ces milliers de personnes touchées par les inondations et qui ont perdu entre octobre et mars, leurs récoltes ainsi que leurs moyens de subsistance.

Eviter des niveaux de faim catastrophiques

Depuis le début des inondations en juin, plus de 300.000 personnes ont été atteintes dans les zones touchées par les inondations chaque mois.

Mais ces inondations viennent s’ajouter à « la sécurité alimentaire déplorable dans le Jonglei où plus de 1,4 million de personnes souffrent de faim aiguë et sévère ». De plus, 300.000 enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë.

« Ne vous y trompez pas, ces conditions difficiles ne peuvent que se détériorer davantage si aucune aide humanitaire adéquate n’est fournie », a insisté le Représentant du PAM.

« Nous n’avons pas encore reçu de données confirmant la gravité de la situation, mais je pense que nous devons tous nous préparer à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter la famine et pour éviter les niveaux de faim - une faim catastrophique - que nous avons malheureusement connus dans le passé dans ce pays », a fait remarquer le responsable du PAM.

Plus largement, le Soudan du Sud traverse une crise complexe. La combinaison d’un conflit ayant entraîné le déplacement de près de 160.000 personnes, mais aussi des chocs économiques avec les prix élevés des denrées alimentaires, le changement climatique, qui se traduit par des conditions météorologiques extrêmes, plongent les communautés vulnérables dans la faim et le désespoir.
Le PAM a besoin de 58 millions de dollars pour les six prochains mois

Face à ces différentes urgences, le PAM a besoin d’au moins 58 millions de dollars pour les six mois à venir.

Ces contributions des pays donateurs permettront ainsi à l’agence onusienne de continuer à fournir une aide alimentaire d’urgence et la réhabilitation des biens des communautés qui ont été touchées par les inondations, comme la reconstruction de digues.

Nous devons tous nous préparer à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter la famine

Pour le Représentant du PAM, il est important d’apporter une aide aux communautés d’accueil qui doivent faire face à afflux de personnes déplacées par des inondations ou des violences. Il s’agit ainsi de prévenir de nouvelles tensions alors que Juba continue d’avancer progressivement dans la mise en œuvre de l’accord de paix de 2018.

« Alors que le bétail se déplace vers des zones où il n’était pas en pâturage auparavant, que les personnes sont déplacées vers des zones où il n’y a pas nécessairement suffisamment de ressources pour s’occuper d’elles et de la communauté hôte, tous ces éléments peuvent engendrer des problèmes à l’avenir », a mis en garde M. Hollingworth.

À long terme, il est également important de pouvoir encourager les gens à rentrer chez eux et à retrouver leurs moyens de subsistance, a-t-il insisté.

« Nous devons encore obtenir des données pour confirmer à quel point la situation sera grave, mais je pense que nous devons tous nous préparer à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter la famine et pour éviter les niveaux de faim - la faim catastrophique - que nous avons malheureusement connus dans le passé au Soudan du Sud », a conclu le Représentant du PAM.

L'AUTEUR
ONU


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