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Niger Le procès de trois défenseurs des droits humains doit aboutir à l’abandon des poursuites


Justice

AFRICAHOTNEWS.COM | | Commenter |Imprimer

• Maikoul Zodi, Ibrahim Diori et Karim Tanko jugés aujourd’hui à Niamey • Aucun des activistes n’a pris part au rassemblement interdit • Une seule manifestation contre la loi des finances autorisée à Niamey depuis six mois Les autorités du Niger doivent abandonner les poursuites et libérer immédiatement et sans condition trois activistes détenus depuis cinq mois, a déclaré Amnesty International aujourd’hui.

Le procès de Maikoul Zodi, coordonnateur de ‘’Tournons la page’’, Ibrahim Diori, membre de l'association Alternative espace citoyen (AEC) et Karim Tanko, de l’Union des jeunes pour la protection de la démocratie et les droits de l’homme (UJPDDH) s’ouvre ce 18 septembre à Niamey, la capitale nigérienne. Ils sont poursuivis pour «organisation et participation à une manifestation interdite» et «dégradation de biens publics», suite à leur implication présumée dans une manifestation le 15 avril dernier. Un autre activiste, Abdourahmane Ide, a bénéficié d’un non-lieu.

"La contestation de la loi a entrainé une vague d’arrestations arbitraires et d’interdictions de manifestations. Les activistes Maikoul Zodi, Ibrahim Diori et Karim Tanko sont des victimes de cet acharnement. Ils n’auraient jamais dû être arrêtés pour avoir exercé leur droit à la liberté de réunion pacifique et doivent être libérés immédiatement et sans condition"

Kiné-Fatim Diop, Chargée de Campagnes pour l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International


« Depuis le vote en novembre dernier d’une loi de finances prévoyant de nouvelles taxes, avec pour conséquence une augmentation du coût de la vie, les autorités nigériennes ont accentué la répression contre la société civile,» a déclaré Kiné Fatim Diop, chargée de Campagnes sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

« La contestation de la loi a entrainé une vague d’arrestations arbitraires et d’interdictions de manifestations. Les activistes Maikoul Zodi, Ibrahim Diori et Karim Tanko sont des victimes de cet acharnement. Ils n’auraient jamais dû être arrêtés pour avoir exercé leur droit à la liberté de réunion pacifique et doivent être libérés immédiatement et sans condition. »

Maikoul Zodi, Ibrahim Diori et Abdourahmane Ide ont été arrêtés le 15 avril dernier. Abdourahmane Ide a bénéficié d’un non-lieu. Karim Tanko, l’un des cosignataires de la déclaration de manifestation a été arrêté le 2 juillet par la police judiciaire. Ils sont inculpés pour «organisation et participation à une manifestation interdite», et «dégradation de biens publics».

La manifestation du 15 avril dernier avait été organisée par le Cadre de concertation et d’actions citoyennes (CCAC), une plateforme d’organisations de la société civile opposées à la loi de finances. L’appel à manifester contre cette loi avait été signé par plusieurs organisations de la société civile dont celles dirigées par Maikoul Zodi, Karim Tanko et Abderrahmane Ide.

Mais dès le 12 avril, l’organisation de la manifestation avait été interdite par le président de la délégation spéciale de Niamey au motif de «manque de moyens pour garantir la sécurité des personnes et de leurs biens pour un tel événement sur la voie publique. »

Après la notification de l’interdiction, le Cadre de concertation et d’actions citoyennes a organisé le 14 avril une rencontre avec les médias. Une déclaration appelant à manifester malgré l’interdiction y a été lue par Ibrahim Diori.

Amnesty International a pu analyser le contenu de la déclaration dans laquelle Diori n’a fait aucun appel à la violence. Il a uniquement rappelé le droit de manifester et appelé les citoyens au rassemblement pacifique. Il a été arrêté le jour même à son domicile par des policiers en civil et n’a pas pu prendre part à la manifestation du 15 avril. Maikoul Zodi et Karim Tanko n’ont pas non plus participé à la manifestation, au cours de laquelle quelques scènes de violences entre participants et forces de sécurité ont été observées. Ibrahim Diori est détenu à la maison d'arrêt de Kolo (est du pays), Maikoul Zodi à la prison civile de Say (sud-ouest) et Karim Tonko à Niamey.

Le procès qui s’ouvre ce matin est le deuxième appelant à la barre des activistes et défenseurs des droits humains depuis le début de l’année. En juillet dernier, trois leaders de la société civile, Ali Idrissa, Moussa Tchangari et Nourou Arzika avaient été condamnés à trois mois de prison avec sursis pour «organisation et participation à une manifestation interdite», «incitation à la violence et à l’agression» et «destruction de biens», alors que trois autres activistes Halarou Abdou, Hamza Haroun Abdoul Kader et Aminou Dayabou avaient été condamnés à six mois de prison ferme. Ali Idrissa, Moussa Tchangari et Nourou Arzika avaient été détenus arbitrairement pendant près de quatre mois.

Plus récemment, le 28 août dernier, Ali Idrissa, Nouhou Arzika et Moussa Tchangari ont été bloqués par les autorités régionales dès leur arrivée à l’aéroport Mano Dayak d’Agadez, une ville du nord du pays où ils avaient prévu de tenir deux conférences publiques.

"Pour être crédibles quant à la promotion et au respect des libertés, les autorités nigériennes se doivent d’être cohérentes. La décision d’autoriser le rassemblement du 9 septembre est un premier pas positif mais rien ne justifie l’interdiction des conférences publiques de Moussa Tchangari, Ali Idrissa et Nourou Arzika à Agadez"

Kiné Fatim Diop

Le maire adjoint d'Agadez leur a notifié une interdiction des conférences publiques pour «menace avérée de trouble à l'ordre public par les organisateurs». Ali Idrissa, Moussa Tchangari et Nourou Arzika ont ainsi été retenus dans un appartement d’où ils étaient interdits de sortir jusqu’à leur départ de la ville.
Le 9 septembre dernier, les autorités ont autorisé une manifestation pacifique de la société civile à Niamey. C’était la première depuis que la vague d’arrestations et d’interdictions de manifestations a commencé cette année.

«Pour être crédibles quant à la promotion et au respect des libertés, les autorités nigériennes se doivent d’être cohérentes. La décision d’autoriser le rassemblement du 9 septembre est un premier pas positif mais rien ne justifie l’interdiction des conférences publiques de Moussa Tchangari, Ali Idrissa et Nourou Arzika à Agadez, » a déclaré Kiné Fatim Diop.

L'AUTEUR
Amnesty.org


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