Société
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Bien plus que les sujets à caractère économique, ou encore la crise anglophone, c’est la fin chaotique, vendredi à l’Assemblée nationale, de la session consacrée au vote du budget de l’État, qui a retenu l’attention des journaux camerounais parus lundi.
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«Assemblée nationale : scènes de chaos lors du vote du budget», qui barre la couverture de Émergence, résume clairement la situation survenue au sein même de l’hémicycle : une séance plénière fortement ébranlée par des échauffourées, après que des élus du Front social démocratique (SDF, opposition) ont tenté de bloquer l’adoption de la Loi de finances 2018.
Et, pendant que L’Essentiel décrit cette «ambiance surchauffée», The Guardian Post évoque «un tumulte» au cours duquel un député du Rassemblement démocratique du peuple camerounais a vu sa tête fracassée, suite au jet d’un objet contondant par une élue de l’Union démocratique du Cameroun (UDC, opposition).
Et la «Mike Tyson de l’hémicycle», ainsi que la surnomme InfoMatin, s’appelle Patricia Tomaino Ndam Njoya, l’épouse du leader de cette formation, Adamou Ndam Njoya qui, «habituée à ce qu’on se plie à ses quatre volontés, n’hésiterait pas à passer régulièrement ses nerfs sur le personnel domestique, les militants et… son mari».
En effet, étaye la publication, n’ayant pas eu la parole, faute de temps et parce qu’il fallait bien avancer après que la majorité s’est prononcée pour l’adoption du projet de budget, la députée, par ailleurs membre de la commission des finances, a eu ce geste qui la discrédite davantage, en même temps qu’il achève de présenter l’UDC, dont elle est l’un des mandataires à l’Assemblée nationale, comme un parti qui prône la violence.
Vendredi au Parlement, poursuit ce journal, la matrone a simplement été rattrapée par sa véritable nature : celle d’un être dépourvu de culture démocratique et foncièrement violente.
«Nous avons balancé les chevalets par exaspération, explique-t-elle dans Le Jour, justifiant son acte par le refus de tout débat par le groupe majoritaire du RDPC. Malheureusement, par accident, il y a un chevalet qui est tombé sur le visage d’un de nos compatriotes. Nous étions très désolée, nous lui avons présenté nos excuses et remercié Dieu que l’accident ne soit pas grave, car cela aurait pu être grave.»
Heureusement, temporise Émergence, cette surchauffe n’a pas atteint le Sénat où la session s’est plutôt achevée dans une ambiance moins tendue, en dépit de quelques protestations des élus du SDF.
Et il n’y a pas que sur ce chapitre que ça a coincé, insiste EcoMatin : le Parlement, lors de cette dernière session annuelle, a sagement évité d’évoquer le processus de décentralisation, complètement englué, ou encore le plan de relance économique conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), lui aussi dans une mauvaise passe, sans oublier l’intégration à problèmes au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Dans la même veine, Le Quotidien de l’Économie relève la persistance de blocages dans l’exécution du Plan d’urgence triennal décidé en 2015 par le président Paul Biya : d’un montant de 925 milliards FCFA, ce programme peine en effet, selon la publication, à se concrétiser, certains projets atteignant des taux de réalisation inférieurs à 10%.
Pendant ce temps, Défis Actuels signale, sur la foi de données du Programme alimentaire mondial (PAM), que «2,5 millions de personnes sont menacées de famine au Cameroun» particulièrement dans les régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-Nord et du Nord qui accueillent actuellement des centaines de milliers de réfugiés nigérians et centrafricains. Et l’alerte de l’organisme onusien porte sur la mobilisation d’urgence de 32 milliards FCFA.
Un autre endroit où rien ne va, ce sont les zones anglophones : les affrontements du week-end, rapporte The Guardian Post, ont fait 7 morts à Mamfe, puis 4 gendarmes grièvement blessés dans une autre fusillade à Kumba (Sud-Ouest) au même moment où des tiraillements se font jour au sein même des factions sécessionnistes.
Il s’agit plus que jamais d’une «sale guerre», reconnaît Le Jour pour qui la revendication sécessionniste apparaît aujourd’hui plus complexe que la croisade contre la secte islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord.
Cela fait plus d'un an déjà que la crise dans la partie anglophone du pays a commencé, acquiesce InfoMatin qui évoque un impact économique catastrophique particulièrement pour le Sud-Ouest, une région qui à elle seule représente pratiquement 45% des recettes en devises.
Et comme ses confrères, il ne restait que peu de place à ce journal pour signaler la victoire, la veille en finale de la Coupe du Cameroun de football, de New Stars de Douala face à l’Union des mouvements sportifs(UMS) de Loum.
«La deuxième fois est la bonne pour New Stars», applaudit le quotidien.
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