Economie et finances
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Le gouvernement tchadien a adopté, en conseil des ministres hier jeudi 07 décembre, le projet de budget de l’Etat pour l’année 2018. Celui prévoit des ressources s’élevant à 846 milliards FCFA (environ 1,5 milliard $) pour un niveau de dépenses arrêté à 1343 milliards FCFA (environ 2,4 milliards $).
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Le projet de budget 2018 de l’Etat tchadien dégage ainsi un important déficit prévisionnel de 496 milliards FCFA (environ 890 millions $). Ce qui constitue le double du déficit prévisionnel de l’exercice budgétaire en cours qui se situe, quant à lui, à 244,891 milliards FCFA (environ 439 millions $).
Une série de mesures est prévue par le gouvernement tchadien afin de combler ce déficit rapporte l’agence Xinhua citant la porte-parole du gouvernement, Madeleine Alingué. Il s’agit notamment de recourir à des appuis budgétaires des partenaires d’un montant de 111 milliards de FCFA (environ199 millions $), en plus du décaissement attendu au titre de la Facilité élargie des crédits du Fonds monétaire international (FMI) d’un montant de 55 milliards FCFA (environ 100 millions $).
Il en est de même du rééchelonnement attendu de la dette Glencore pour un montant de 234 milliards FCFA (environ 420 millions $) et des opérations issues des titres publics à hauteur de 139 de milliards FCFA (environ 250 millions $).
« Notre situation financière est difficile, la responsabilité et l’austérité sont de rigueur. Notre crédibilité, soutenabilité, solvabilité sont conditionnées par une réduction des dépenses et une mobilisation des ressources », a fait savoir la porte-parole du gouvernement tchadien.
Poursuivant, Madeleine Alingué a précisé que les efforts visant à accroitre la mobilisation des ressources fiscales se concentreront essentiellement sur la modernisation du cadre général des réformes envisagées par le gouvernement. Mais aussi, sur la modernisation et la réorganisation des régies financières, à travers notamment la mise en place d’un système d’information intégrée décisionnelle de gestion des finances.
En ce qui concerne les dépenses, le gouvernement tchadien s’engage, selon sa porte-parole, avec le concours de la communauté internationale, à maintenir le niveau des dépenses prévues dans son plan national de développement 2017-2021, tout en privilégiant l’opérationnalisation de la structure en charge des achats de l’Etat, l’audit du patrimoine immobilier de l’Etat, la poursuite du contrôle des diplômes des agents civils de l’Etat.
A noter que le Tchad traverse, depuis quelques temps, un crise économique causée essentiellement par l’effondrement des cours des matières premières dont notamment le pétrole sur lequel l’économie de ce pays sans littoral s’appuie à 70%. Mais également par la dégradation de l’environnement sécuritaire dans la région.
Toutefois, selon la Banque mondiale, l’économie tchadienne pourrait se relever sous peu. Selon les prévisions de l’institution, la croissance de son Produit intérieur brut (PIB) réel qui a chuté de -6,4% en 2016 passera à 2,4% en 2018. Il pourrait même atteindre 3,9% en 2020.
La banque mondiale précisant néanmoins que la croissance du PIB réel du Tchad va dépendre d’une reprise soutenue des cours mondiaux et de la production du pétrole, de conditions agricoles favorables et de la stabilité du climat sécuritaire. L’institution de Bretton Woods encourageant, par la même occasion, le Tchad à réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole et son exposition aux chocs pétroliers. Mais aussi à diversifier son économie, tout en créant un climat d’investissement favorable pour relancer une croissance durable.
Dans ce sens, le gouvernement tchadien a adopté récemment un Programme national de développement (PND) 2017-2021. D’un coût initial de 5538,23 milliards FCFA (environ 10 milliards $), ce plan vise notamment : au renforcement de l’unité nationale ; au renforcement de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit ; au développement d’une économie diversifiée et compétitive ; et enfin, à l’amélioration de la qualité de vie de la population tchadienne.
Ainsi, à l’issue d’une table ronde des bailleurs de fonds organisée les 7 et 8 septembre derniers à Paris par l’Etat tchadien en vue de mobiliser des financements pour ce programme, ce sont environ 10 000 milliards FCFA (environ 18 milliards $) d’intentions de financement qui ont été annoncés par les « bailleurs de fonds, partenaires techniques et financiers ainsi que les pays amis ».
Par ailleurs, le FMI a approuvé, en juin dernier, un accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur du Tchad d’un montant de 224,32 millions de droits de tirage spéciaux (DTS), soit environ 312,1 millions $ et 160 % de sa quote-part. L’objectif étant d’accompagner la stratégie de stabilisation et de redressement du pays.
Borgia Kobri
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