Société
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Le souvenir de la catastrophe ferroviaire survenue le 21 octobre 2016 en gare d’Eséka hantait les journaux camerounais parus vendredi, au même titre que des sujets controversés à caractère sociopolitique.
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Des souvenirs douloureux, donc, que ceux exhumés en grande manchette par Le Quotidien de l’Economie dont des reporters avaient par ailleurs échappé au pire ce jour-là, dans le train 152 parti de la capitale, Yaoundé pour la métropole économique, Douala.
Ce jour-là, rappelle la publication, des centaines de passagers, pris de court par l’affaissement d’une buse métallique sur l’axe routier reliant les deux villes, le plus fréquenté du pays, s’étaient précipités en masse dans les wagons de la Cameroon Railways (Camrail) dont il s’est avéré que le système de freinage était défectueux.
«Eséka se souvient du train de la mort», renchérit L’œil du Sahel qui consacre également un grand reportage sur l’hécatombe qui, rappelle-t-il, a fait 79 morts et près de 6 blessés.
La gare d’Eséka, renchérit Mutations, porte en effet le fardeau d’un souvenir tragique, le plus lourd de l’histoire du chemin de fer au Cameroun. Au fil des pages, cet autre quotidien à capitaux privés, reportages à l’appui, retrace la douleur des familles des victimes, fait le point sur les indemnisations, s’interroge sur la destination prise par le milliard de FCFA de dotation spéciale, accordée par le chef de l'Etat au titre de l'assistance financière aux victimes.
Une bonne partie de cette enveloppe ne semble pas être parvenue aux cibles, soupire la publication qui s’interroge également sur le sort réservé au projet de stèle commémorative sur les lieux du drame, et qui après la sélection de la maquette est rentré dans les tiroirs.
C’est aussi une ville d’Eséka qui renaît de son traumatisme que décrit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune (CT), se félicitant par ailleurs que le gouvernement, à travers ce drame, ait pris une série de mesure sécuritaires afin que pareille hécatombe ne survienne plus jamais dans le pays.
Mais CT, sous le titre «Au nom de la loi», ouvre surtout sur la décision prise la veille par le sous-préfet de Douala 1er, Jean Marie Tchakui, d’interdire un meeting qu’il avait préalablement autorisé du Front social démocratique (SDF, opposition), après avoir constaté que son objet du départ, à savoir la solidarité aux victimes des contestations violentes des 22 septembre et 1eroctobre dans les régions anglophones, avait été radicalement changé par les organisateurs.
Selon le Quotidien l’Épervier, c’est en réalité un coup d’Etat qui vient d’être éventré à Douala, des sécessionnistes, se servant de la couverture d’un parti politique légalité, ayant projeté de mettre la ville à feu et à sang samedi prochain.
«Douala vient d’échapper à un bain de sang inédit», affirme-t-il : des milliers de personnes, venant des quatre coins du pays, avaient déjà été acheminés par charters vers la ville, des tonnes de drapeaux de la république fantoche d’Ambazonie, revendiquée par les sécessionnistes ont été confectionnés et devaient être distribués aux marcheurs, et de nombreux tracts annonçant le départ du pouvoir de Paul Biya sont actuellement en circulation.
«Sous le couvert d’une marche citoyenne, le parti de Fru Ndi entendait dresser un réquisitoire pour instaurer l’anarchie à travers le pays», confirme InfoMatin.
Pas besoin d’être un spécialiste des stratégies de guérilla pour constater, selon le journal, que le SDF, complètement largué sur la scène, exsangue sur le plan populaire, comptait s’appuyer sur le rassemblement de Douala pour s’acheter une nouvelle virginité politique.
«Depuis un an en effet, s’étonne InfoMatin, cette formation moribonde n’a point bougé le petit doigt pour aller dans le sens de l’apaisement», s’illustrant davantage sur le terrain de l’incitation à la haine à travers ses dirigeants qui tentent de cristalliser un mécontentement qu’ils ne peuvent pas assumer, d’user de la récupération de bas étage pour se faire les avocats d’une cause qu’ils exploitent avec une maladresse effarante.
La meilleure manière de ramener la paix de manière durable, dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, serait sans doute, analyse The Guardian Post, un déplacement sur le terrain du chef de l’État en personne, qui ne doit pas, ainsi que c’est le cas en ce moment, se contenter d’envoyer des élites décrédibilisées éteindre un incendie qu’elles ont attisé.
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