Société
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Les Nations Unies et le gouvernement libérien ont signé un accord prévoyant l'ouverture d'un bureau des droits de l'homme de l'ONU au Libéria au début de l'année 2018. L'accord a été signé lors de la visite dans le pays du Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux droits de l'homme, Andrew Gilmour.
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« Le Libéria a progressé de façon spectaculaire depuis ma dernière visite juste après une guerre civile brutale », a déclaré M. Gilmour à la fin de sa visite de trois jours. « Il s'agit d'un hommage au peuple et au gouvernement libériens et aux grands efforts de la Mission des Nations Unies au Libéria », a-t-il ajouté, soulignant toutefois que les gains en matière de droits de l'homme sont « encore précaires, d'où le besoin vital des Nations Unies de poursuivre notre appui ».
Le nouveau bureau sera chargé du suivi des droits de l'homme dans le pays. Il apportera également une assistance technique aux institutions de l'État, à la Commission nationale indépendante pour les droits de l'homme, à la société civile et à d'autres partenaires.
M. Gilmour a souligné le rôle principal du gouvernement dans la promotion et la protection des droits de l'homme au Libéria. « Ce que nous avons appris, pays après pays, c'est que ni la paix ni le développement ne peuvent être durables à moins qu'ils ne soient fermement ancrés dans les droits de l'homme », a-t-il déclaré.
Un éventail de problèmes de droits de l'homme à traiter pour assurer une « vraie paix »
A l'issue de son déplacement, M. Gilmour a soulevé une série de problèmes que le Libéria doit continuer de traiter. Il s'est ainsi déclaré profondément préoccupé par la prévalence continue de la mutilation génitale féminine dans le pays. Il a exhorté le gouvernement à faire beaucoup plus pour combattre ce fléau et pour décourager d'autres pratiques traditionnelles nuisibles telles que l'ordalie, les accusations de sorcellerie et les exécutions rituelles. Il a souligné les obligations internationales du Libéria en matière de droits de l'homme à cet égard.
Le haut-responsable onusien a également soulevé la question des personnes lesbiennes, homosexuelles et transgenres qui font l'objet de discriminations et d'abus insupportables qui doivent être combattus. Il a également exprimé des inquiétudes au sujet des droits des personnes handicapées.
S'il a reconnu les efforts déployés par le gouvernement pour lutter contre la violence sexuelle, M. Gilmour a souligné que le taux épouvantable de viols au Libéria, y compris chez les jeunes filles, est en partie due à l'impunité généralisée de ce crime.
Après avoir visité la prison centrale de Monrovia, le Sous-Secrétaire général a loué le travail des gardiens, mais a constaté le surpeuplement très grave et l'insuffisance de nourriture. Une grande partie du problème qu'il a pu voir réside dans le nombre élevé de personnes détenues en détention provisoire en raison de la lenteur des procédures judiciaires.
À la fin de sa visite, M. Gilmour a visité le Mémorial Palava Hut pour les victimes de la guerre civile. Il a exprimé l'importance de la justice de transition pour la réconciliation nationale et a appelé à ce que cette dernière soit une préoccupation primordiale du nouveau gouvernement qui sera en place après les élections d'octobre.
« La vraie paix n'est jamais possible si les gens estiment que leur désir de justice n'a pas été respecté. Des crimes de guerre abominables ont été commis dans ce pays et les auteurs des pires crimes doivent maintenant comprendre que la justice les rattrapera », a déclaré le Sous-Secrétaire général qui a également mis en garde contre ce que certains qualifient d'accroissement inquiétant du discours de haine à l'approche de la saison électorale.
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