Société
|
|
Les obsèques mouvementées, la veille à Bafia (Centre) de l’évêque Jean-Marie Benoît Bala, dont le corps a été repêché des eaux de la Sanaga le 2 juin denier, mais aussi les nouveaux ennuis de l’ancien directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART), Jean Louis Beh Mengue, font les choux gras des journaux camerounais parus vendredi.
|
Comme c’était le cas il y a quatorze ans, lors de son sacre comme troisième évêque à la tête du diocèse de Bafia, Mgr Jean-Marie Benoît Bala a drainé hier à Bafia des milliers de personnes à la Cathédrale Saint Sébastien venues, cette fois, lui rendre un dernier hommage, rapporte le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune.
Ce que Le Messager a surtout retenu, c’est que le représentant du chef de l’État aux obsèques, le ministre en charge de la Justice, Laurent Esso, a été conspué par l’assistance au moment où il décernait, à titre posthume, la décoration de chevalier de l’Ordre de la valeur à l’évêque de Bafia, les populations rendant le gouvernement responsable de sa mort dans des circonstances troubles.
«Laurent Esso humilié», confirme Émergence : les populations n’ont pas digéré ce qui s’apparente à une cynique mise en scène, et exigent plus que jamais la vérité sur cette disparition controversée au moment où les pouvoirs publics tentent d’imposer la thèse d’une mort par noyade.
«Le représentant spécial du chef de l’État a subi les foudres des fidèles attristés», a également constaté La Nouvelle Expression, de même que l’Église catholique en a profité pour faire le procès du gouvernement et que le vicaire de la cathédrale de Yaoundé, la capitale, en a remis une couche en démasquant les commanditaires de l’assassinat, qui se recrutent dans les milieux homosexuels que combattait le disparu.
Dans son homélie muée en une véritable oraison funèbre, l’archevêque de Yaoundé, Mgr Jean Mbarga, a selon Cameroon Tribune demandé aux chrétiens d’aider à la manifestation de la vérité, face à l’énigme qui entoure la mort de Mgr Jean-Marie Benoît Bala.
La pression s’est d’autant plus accentuée, selon Mutations, que non seulement le président de la Conférence épiscopale nationale, Samuel Kléda, a dénoncé «les obstructions à l’enquête» venues du régime de Yaoundé, mais en plus une forte pression pèse désormais sur les juges, les médecins légistes et les avocats.
«Opération Epervier : Beh Mengue interdit de sortie du Cameroun » , «Lutte contre la corruption : Beh Mengue tente de s’enfuir par Kye-Ossi», titrent en chœur Le Jour et InfoMatin, la première publication citée faisant état d’un message porté, attribué au préfet de la Vallée du Ntem (Sud) et selon lequel l’ex-directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART), limogé le 8 juin dernier, tente d’échapper à la justice de son pays qui l’accuse de malversations financières et fautes de gestion.
Selon une alerte officielle, l’intéressé, confirme son confrère InfoMatin, a déjà essayé de sortir clandestinement du pays à travers la brousse au confluent des frontières avec le Gabon et la Guinée Équatoriale.
«Épinglé pour plusieurs fautes de gestion dont le préjudice total se chiffre à 60 milliards FCFA, il lui est notamment reproché la violation de la réglementation relative au recouvrement des créances de l’État dues par les opérateurs Orange et Mobile Telecommunication Networks (Mtn), pour un préjudice financier de 20,4 milliards FCFA subi par le Trésor public.»
L’étau se resserre autour de l’ex-directeur général de l’ART, renchérit Le Messager pour qui les jours de liberté du concerné sont désormais comptés.
Mais «Beh Mengue dément vouloir fuir le pays», selon Émergence qui a interrogé le principal mis en cause ainsi que son entourage.
|
|