Société
|
|
L’envoi par le gouvernement d’une mission d’explication sur la crise anglophone aux États-Unis, mais aussi l’augmentation controversée des tarifs de transfert, décidée par l’opérateur de téléphonie Orange, occupent une place de choix dans les journaux camerounais parus mercredi.
|
«Crise anglophone : Paul Biya veut négocier avec les États-Unis» est le titre qui barre la couverture du Messager, d’après qui le chef de l’État vient de dépêcher une délégation à Washington pour expliquer, aux officiels américains, les tenants et les aboutissants ayant entraîné la paralysie, depuis octobre 2016, des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
La crise anglophone s’invite effectivement aux États-Unis, opine InfoMatin pour qui il s’agit avant tout de fournir des clarifications aux Camerounais résidant en Amérique du Nord et aux autorités du pays de l’oncle Sam, «où résident les activismes les plus virulents contre le régime de Yaoundé», «d’où viennent les initiatives les plus osées, allant jusqu’à la proclamation d’une pseudo république d’Ambazonie», ces agitateurs qui, de leur lointain exil, font feu de tout bois pour s’acheter une légitimité à moindres frais et prônent ouvertement la partition du Cameroun».
Il n’est pas exclu, ajoute la publication, que les envoyés spéciaux du gouvernement, à l’occasion, expriment leur étonnement quant au silence que certains qualifient de bienveillant, des dirigeants américains face à ces appels publics et ostentatoires à la haine.
Le gouvernement réagit ainsi aux multiples pressions exercées autour de cette question par certains élus américains, la dernière sonnette d’alarme, rappelle le bihebdomadaire Repères, ayant été tirée par deux membres du Congrès qui notent que la situation a dégénéré en 2016 quand des milliers de membres de la communauté anglophone se sont mobilisés pour exiger le changement de la politique gouvernementale qui les marginalise.
C’est sans doute pour couper l’herbe sous les pieds de ses détracteurs que le président Biya, ose La Nouvelle Expression, «veut négocier» à la fois avec les États-Unis qui hébergent ses contempteurs et les membres de la diaspora considérés comme modérés.
En attendant la sortie de crise, c’est le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique, Monouna Foutou, qui vient d’interdire à son personnel, à en croire Repères, l’usage du terme «régions ou zones anglophones» pour désigner les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Selon cette publication, dans un contexte de revendications sécessionnistes des populations des deux régions indiquées, la sortie de ce membre du gouvernement suffit pour justifier l’option de l’apaisement et «du vivre ensemble » prise par le gouvernement de la République.
Mais tout ceci suffira-t-il pour faire reprendre les cours à la rentrée prochaine ? s’interroge Le Jour qui fait état d’une situation qui continue de susciter de vives inquiétudes, au moment où plusieurs promoteurs annoncent la réouverture de leurs établissements en septembre prochain.
A cheval entre l’économie et le social, InfoMatin se fait l’écho d’une grogne générale contre Orange Money, l’augmentation tarifaire de l’opérateur de téléphonie mobile sur les transferts d’argent, depuis la veille, ayant déchaîné le mécontentement chez les usagers.
Sans rien expliquer quant aux raisons de cette évolution, l’opérateur a redécoupé la tranche des montants et introduit des frais à l’envoi, y compris vers ses propres clients : «Pour beaucoup, l’opérateur français a bien préparé son coup en commençant par appâter ses abonnés à travers un service rapide et efficace, avant de lui imposer ses tarifs que plusieurs personnes interrogées ne sont pas prêtes à supporter.»
Les transferts d’argent par voie électronique seront désormais plus chers, résume l’œil du Sahel qui s’est attelé à décortiquer le nouveau barème.
Accusé d’arnaque et sous la menace d’un boycott massif de son service de transfert électronique d’argent, Orange, selon Le Soir, a engagé une campagne d’explication de sa hausse tarifaire.
|
|