Société
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Dans son traditionnel discours de la Fête du Trône, le roi Mohammed VI a souligné le contraste, insupportable à ses yeux, entre les progrès économiques du pays et sa réalité sociale: « Nous vivons aujourd’hui un paradoxe irrécusable, mais difficile à admettre. Le Maroc jouit d’une grande crédibilité à l’échelle continentale et internationale, et bénéficie de l’estime de nos partenaires, de la confiance de grands investisseurs comme Boeing, Renault et Peugeot. Et pourtant, d’autre part, nous constatons avec contrariété que, dans certains secteurs sociaux, le bilan et la réalité des réalisations sont en-deçà des attentes. N’a-t-on pas honte de signaler que ces résultats sont le fait du Maroc d’aujourd’hui ? » a déclaré le monarque.
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« Les projets de développement humain et territorial, qui ont un impact direct sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens, ne nous font pas honneur et restent en-deçà de notre ambition. » a-t-il poursuivi.
S’il estime que le secteur privé marocain est aujourd’hui, dans l’ensemble, efficace et compétitif, il juge en revanche que l’administration publique souffre « d’une faible gouvernance et d’une productivité insuffisante » et que les fonctionnaires publics, pour la plupart d’entre eux, manquent de compétences, d’ambition et de motivation.
Il regrette que rien ne soit vraiment fait dans les régions pour dynamiser les investissements et améliorer l’efficacité de l’administration. Il déplore que les activités génératrices de richesses se concentrent à Casablanca, Rabat, Marrakech et Tanger et laissent le reste du pays abandonné à lui-même.
« Nos choix en matière de développement restent globalement pertinents. Mais, le problème a trait à l’immobilisme des mentalités, et aux carences en termes d’exécution et d’innovation. » assène-t-il, avant de fustiger une classe politique trop éloignée du peuple et de ses préoccupations. « Assez ! Ayez crainte de Dieu pour ce qui touche à votre patrie… Acquittez-vous pleinement des missions qui sont les vôtres, ou bien éclipsez-vous ! » menace-t-il.
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