Société
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La presse marocaine parue ce lundi consacre de larges commentaires au discours du trône prononcé par le Roi Mohammed VI samedi 29 juillet.
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+Al Massae+ écrit que le Roi Mohammed VI a, dans son discours, jeté la lumière sur les dysfonctionnements de l’Administration, les mentalités de ses responsables et les petits calculs des élites partisanes et politiques. Or, la gestion des affaires publiques se doit de rester à l’écart des intérêts personnels et partisans et à l’abri des discours populistes, a affirmé le Souverain, précisant que les événements qui se sont produits dans certaines régions du pays avaient révélé « une irresponsabilité sans précédent ».
Le journal ajoute que le Roi Mohammed VI s’est, de même, arrêté sur une série de paradoxes entre, notamment, les promesses de croissance et les réalisations en matière de développement, les stratégies sectorielles et les programmes sociaux, le secteur public et le secteur privé.
La publication, qui passe en revue les différentes thématiques abordées dans le discours royal, se demande si l'heure n'est pas au remaniement ministériel et à la reddition des comptes pour les responsables du programme «Manarat Al moutawassit».
+Al Ahdath Al Maghribia+, qui consacre également une longue analyse au discours royal, indique que l’évolution politique et économique du pays, les partis et responsables politiques et administratifs ne manifesteraient pas l'intérêt qu'elles méritent aux attentes des citoyens.
Ainsi, quand le bilan est positif, les partis, la classe politique et les responsables s’empressent d'engranger les bénéfices politiques et médiatiques des acquis réalisés. Mais, quand le bilan est décevant, on se retranche derrière le Palais Royal et on lui en impute la responsabilité. Certains acteurs pervertissent donc l’action politique en la détournant de la noble finalité qui lui est assignée par définition. Cette situation ne saurait durer, a bien fait comprendre le Souverain.
Par ailleurs, tout comme la loi s’applique à tous les Marocains, elle doit s’imposer en premier lieu à tous les responsables, sans exception ni distinction, à l’échelle de tout le pays. Bien plus, et c'est là un autre message important, lorsqu’un responsable suspend ou retarde un projet de développement par des calculs politiques ou personnels, ce n’est pas uniquement un manquement au devoir, mais bien une trahison, ajoute le quotidien.
En outre, affirme le Roi dans son discours, certains partis politiques pensent que leur mission consiste à tenir leurs congrès, à réunir leurs instances exécutives ou mener des campagnes électorales. Mais lorsqu’il s’agit d’encadrer les citoyens et de régler leurs problèmes, ces partis sont aux abonnés absents. C’est inadmissible. En outre, la plupart des acteurs préfèrent raisonner en termes de gain et de perte et s’évertuent à préserver leur capital politique, voire à le renforcer. De ce fait, ils agissent au détriment de la patrie et contribuent à la détérioration de la situation, relève la publication.
+Akhbar Al Yaoum+ s’est distingué par le traitement qu’il a fait du discours royal, notamment de par la qualité des personnes qu’il fait intervenir. Au moment où certains analystes politiques s’attendaient à un discours porteur de «réformes profondes» comme celui du 9 mars 2011, le discours royal comporte une critique dure de l’action des partis politiques et des acteurs administratifs, écrit le journal. L’un des intervenants cités par le journal parle d’une approche alliant l’économie à la sécurité, approche adoptée depuis 2012 et clairement reflétée dans ce discours.
Un autre intellectuel cité par le journal parle, lui, d'un « retour en force à la monarchie exécutive » et de la « responsabilité du PJD dans cette situation ». Le journal s’est longuement attardé sur le rôle important qu'aurait pu jouer le parti islamiste sur la scène politique « si on l’avait laissé faire».
Pour sa part, le quotidien +Assabah+ parle d’un «Hirak» du roi et du peuple qui met sur la sellette à la fois les partis politiques, les élites partisanes et les responsables de l’Administration.
+Libération+ écrit que le discours du Trône de 2017 a été au diapason avec la conjoncture tout aussi particulière que connait le Maroc. Le Souverain a servi là une preuve éloquente que l’institution monarchique est constamment à l’écoute du peuple, consciente de ses besoins et sensible à ses doléances.
Le discours du Trône n’a pas fait que mettre le doigt sur toute une série de dysfonctionnements, de manquements et autres maux qui entravent l’évolution du Maroc et nuisent gravement aux intérêts des Marocains, mais il a en plus désigné les responsables. Des irresponsables au fait, commente-t-il.
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