Société
|
|
Les journaux camerounais parus mardi ont consacré l’essentiel de leur menu à des sujets liés au social, à l’économie mais également à la gouvernance.
|
Dans la métropole économique, Douala, selon Mutations, ce ne sont pas tant les inondations qui inquiètent, mais davantage la psychose qui s’est installée chez les commerçants et autres habitués des plus grandes places de marché de cette ville de quelque 3 millions d’âmes, victimes ces derniers mois d’incendies à la fois récurrents et ravageurs.
A l’origine de cette peur panique, explique la publication, l’inapplication chronique des directives édictées par les autorités municipales, mais aussi par les commerçants eux-mêmes et principales proies des flammes : tout se passe comme si la sécurité était l’affaire des autres, les branchements clandestins d’électricité se poursuivant sans coup férir, en attendant le prochain drame.
La Nouvelle Expression (LNE), sur le sujet très controversé de la crise de la dialyse, révèle que des morts commencent à être enregistrés dans les hôpitaux par la faute d’un manque criard de prévision par le ministère de la Santé publique.
Loin de cette sinistrose, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune (CT), tout comme son confrère Le Jour, indiquent que la prise en charge de l’hémodialyse s’ajuste dans les hôpitaux publics, la solidarité étant mise en place afin de faire face aux perturbations dans l’approvisionnement en composants de kits.
«La cote d’alerte est donc loin d’être atteinte et la prise en charge des malades est effective, malgré quelques perturbations», affirme la première publication citée.
Sur un autre front, Le Quotidien de l’Économie (LQE) révèle que 15 projets et programmes viennent d’être dissouts au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, conséquence d’un audit lancé l’année dernière et qui a démontré leur inefficacité, voire leur côté budgétivore par rapport aux objectifs d’agriculture de seconde génération poursuivis par le gouvernement.
Mais ce sujet peut paraître résiduel par rapport à la grande question de l’heure : le programme triennal de réformes économiques et financières que le pays vient de conclure avec le Fonds monétaire international (FMI) et qui, selon LNE, constitue un véritable retour à l’austérité avec toutes les conséquences socio-économiques que cela laisse supposer à long terme.
Le Jour, sur le même sujet et à travers un dossier fort documenté, a choisi de décrypter «les cinq questions qui fâchent» dans cette affaire, et le moins que l’on puisse en dire et que le Cameroun va devoir ramer dur pour se sortir du piège de l’ajustement structurel.
CamerPress, parallèlement, est allé à la rencontre de la classe intellectuelle du pays qui, elle aussi, s’avère à la fois critique vis-à-vis des choix structurels du gouvernement et se montre préoccupée par les risques d’explosion sociale face aux contraintes multiformes édictées par la communauté financière internationale.
Au chapitre des dérives, CT a suivi à bonne distance la nouvelle chasse gouvernementale aux fonctionnaires fictifs qui alourdissent l’enveloppe salariale des agents de l’État estimée à quelque 70 milliards FCFA mensuels, et ce sans compter la dotation en carburant et lubrifiant, les indemnités de mission à l’intérieur et à l’étranger, les heures supplémentaires, les gratifications, les indemnités spécifiques, les indemnités forfaitaires de tournées et de risque, les indemnités de permanence, les primes.
Et le journal de décrire «des malversations à plusieurs visages» : les personnels fantômes, ceux qui se font recruter dans la Fonction publique mais travaillent ailleurs, notamment à l’étranger, à quoi s’ajoutent les autres qui, parfois avec la complicité de leurs supérieurs et d’autres personnes introduites dans le système, se font établir de faux documents pouvant leur permettre de toucher trois, voire quatre salaires, au cours du même mois.
|
|