Société
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Le sort de l’équipe managériale de la société de transport ferroviaire, débarquée de ses fonctions en fin de semaine dernière mais également la situation judiciaire de certains autres membres du gouvernement et dirigeants, a préoccupé les journaux camerounais parus lundi.
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Au sujet de la catastrophe ferroviaire du 21 octobre 2016 à Eséka (Centre), qui avait fait 79 morts et 575 blessés, selon le bilan officiel, Le Jour et Le Quotidien de l’Économie annoncent la démission, depuis vendredi, du président du Conseil d'administration, le Camerounais Hamadou Sali, et de son Directeur général, le Français Didier Vandenbon.
Ces deux dirigeants, sous le prétexte d’un départ volontaire, ont en réalité été limogés, affirme pour sa part Émergence qui invoque un souci d’apaisement du gouvernement et de l’opérateur Cameroon Railways (Camrail), filiale du groupe français Bolloré.
L’hebdomadaire L’Essentiel confirme lui aussi que MM. Sali et Vandenbon ont, malgré les apparences, été «limogés» sans autre forme de préavis.
Consécutivement à l’enquête sur l’accident, précise le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, le chef de l’État avait instruit un certain nombre de directives parmi lesquelles, la transmission à la justice du rapport d'enquête, pour qu'elle en tire toutes les conséquences de droit ainsi que la prise des sanctions appropriées à l'encontre des responsables dont l'implication dans l'accident est reconnue : «A ce jour, l’enquête suit son cours.
D’après une source interne, Didier Vandenbon et Hamadou Sali sont tous deux auditionnés dans le cadre de cette procédure, comme de nombreux autres responsables de l’entreprise.»
L’œil du Sahel, sur le même sujet, annonce que Edgard Alain Mebe Ngo’o, André Mama Fouda et René Sadi, respectivement ministres des Transports, de la Santé publique et de l’Administration territoriale, sont eux aussi «dans la tourmente».
Ainsi, le départ des dirigeants de Camrail ne suffira pas à solder les comptes quant aux responsabilités dans ce drame : lesdits membres du gouvernement, qui ont habilement manœuvré pour que le transporteur soit présenté comme responsable, «à titre principal» par le rapport d’enquête, doivent aujourd’hui eux-mêmes montrer patte blanche, plus facile à dire qu’à faire.
«Des remous en perspective», confirme La Nouvelle Expression qui entrevoit d’ores et déjà une valse de hauts commis de l’Etat dans ce «Railgate».
Autre dirigeant remercié, et désormais en délicatesse avec la justice camerounaise, c’est l’ex-directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART), Jean Louis Beh Mengue dont Le Soir ne se fait aucune illusion sur son sort : son dossier pour mauvaise gestion a été bouclé par le Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe), et il ne reste que la case prison où, selon la publication, il sera accompagné par 12 anciens collaborateurs.
Le vent semble aussi avoir tourné pour le directeur général de la Cameroon Telecommunications (Camtel), David Dieudonné Nkoto Emane, dont les trois passeports (français, ordinaire et de service), selon l’hebdomadaire Le Courrier, ont été retirés le18 avril 2017 dans le cadre d’une procédure judiciaire en cours au Tribunal criminel spécial (Tcs) de Yaoundé, qui le vise.
L’enquête judiciaire ouverte contre lui révèle «des indélicatesses financières et autres dérives dans sa gestion» à la tête de l’entreprise publique.
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