Société
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Le mystère autour du corps, retrouvé en fin de semaine dernière, de l’évêque de Bafia (Centre), Jean-Marie Benoît Bala, ainsi que des sujets à caractère socioéconomique occupent une place de choix dans les journaux camerounais parus mardi.
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Sur le premier sujet cité, et qui fait la couverture du bihebdomadaire l’Anecdote, sont annoncées «les vérités du rapport d'autopsie» qui affirme que le prélat «ne s’est pas suicidé» le corps retiré des eaux du fleuve Sanaga laisse voir, selon un des membres du collège des médecins, qu’il avait un bras raidi, replié sur son abdomen.
Ce fait est qualifié de curieux par la publication, pour un «suicidé» qui, ainsi que le recommande la raison, aurait plutôt choisi de se croiser les bras au lieu de se battre contre la furie des eaux.
Selon toute vraisemblance, l’homme d’Église a été piégé, sorti de l’évêché par la force, contraint d’écrire «Je suis dans l’eau», ce mot retrouvé sur le volant de son véhicule sur le pont d’Ebebda, torturé, assassiné avant d’être basculé dans le fleuve.
Pour Le Point Hebdo, c’est bien «la main» d’un réseau d’homosexuels qui se trouve derrière cet acte odieux, leur «corporation» dans le pays étant désormais connu pour sa cruauté vis-à-vis de ceux qui les combattent ou qui, d’une manière ou d’une autre, la côtoient.
«L'émotion bloque la réflexion parce que la disparition louche d’un prêtre n'a rien d'un simple fait divers. On se tait très souvent à défaut de plonger dans des histoires sordides», philosophe l’hebdomadaire Intégration pour qui, si les enquêtes concernant la mort suspecte de prélats dans le pays constituent une sorte de panthéon réservé aux seuls spécialistes, lesdites investigations relevant souvent des obstacles à l’éclatement de la vérité.
Sur le front de l’économie, InfoMatin, évoquant les turpitudes du secteur de l’eau potable dans le pays, a ce cri de soulagement : «Paul Biya chasse les Marocains de La CDE», allusion à la fin annoncée, sur instructions du président de la République, du contrat d’affermage qui, depuis près d’une décennie, lie l’État du Cameroun à l’Office national de l'eau potable (ONEP) du Maroc.
Cette information est confirmée par Le Quotidien de l’Économie, qui sous le titre «Paul Biya confirme la fin du contrat avec CDE», indique que la gestion du secteur sera désormais dévolue à la société de patrimoine Cameroon Water Utilities Corporation (CAMWATER).
Chez Mutations, c’est effectivement d’un retour en force de l’État qu’il s’agit après des décennies de privatisations tous azimuts, parfois contre-productives, des sociétés publiques prescrites par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international au lendemain de la survenue de la grave crise économique des années 90.
Mais il n’y a pas que l’eau potable qui fait problème, renchérit CamerPress qui consacre un dossier au secteur de l’électricité, avec des barrages qui se multiplient et les délestages qui persistent, certains projets ayant muté entre-temps et alors que, voici quelques jours encore, le gouvernement signait une convention avec des promoteurs ne disposant même pas encore d’un avant-projet détaillé de leur barrage.
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