Société
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Le rapport d’enquête sur la catastrophe ferroviaire ayant fait 79 morts et quelque 500 blessés le 21 octobre 2016 à Eséka, la veillée d’armes avant l’année électorale 2018 mais aussi la difficile situation économique des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) font l’essentiel des contenus des journaux camerounais parus lundi.
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«Camrail accuse la locomotive» est le titre qui barre la couverture de l’hebdomadaire L’Essentiel, qui après avoir constaté que le transporteur, filiale du groupe français Bolloré, accepte globalement les conclusions du rapport de la commission d’enquête gouvernementale, relève aussi qu’il en conteste certains passages.
Après Camrail, les responsabilités politiques sont effectivement attendues, concède Sans Détour : le communiqué du secrétaire général de la présidence de la République, rendant publiques les conclusions de l’enquête ouverte sur l’accident d’Eséka, reste curieusement muet sur un certain nombre de facteurs qui ont indirectement induit la catastrophe, autant qu’ils n’en ont pas limité l’ampleur.
En jetant ainsi en pâture le transporteur, le rapport de la commission d’enquête masque mal les nombreuses défaillances du gouvernement, dont la maîtrise aurait permis de limiter l’ampleur de la tragédie.
Pendant ce temps, le quotidien à capitaux privés Émergence annonce que 1100 dossiers d’indemnisation de victimes sont en cours d’instruction.
Les assureurs de Camrail, étaye Repères, ont constitué une équipe de 20 experts, médecins et conseillers qui œuvrent activement, sur le terrain, pour accélérer le processus d’indemnisation, dont 152 personnes ont été enregistrées grâce aux dispositifs de numérotation verts, aux guichets d’accueil et autres recherches ciblées.
Et voici que l’année électorale de tous les dangers pointe à l’horizon, signale InfoMatin qui, dans un grand dossier, a entrepris de recenser les femmes et hommes susceptibles d’accompagner le président Biya vers sa réélection.
Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, pouvoir) est même déjà en campagne, constate Repères qui indexe les séminaires organisés pour ses militants dans les dix régions du pays.
Les derniers séminaires avaient dans leur fiche pédagogique quatre exposés : les relations entre les structures du parti, le fonctionnement des organes de base, le rôle des organes de base dans la préparation des échéances électorales et le rôle du Rdpc face aux menaces internes et externes. Des thématiques qui ne peuvent tromper personne sur la préparation de la machine à gagner pour 2018.»
En Afrique centrale, signale Émergence sur le front économique, ce sont les déficits des États qui inspirent la plus grande inquiétude.
La Guinée Équatoriale et le Tchad, déficitaires, sont selon Le Quotidien de l’Économie les moutons noirs de la sous-région, à travers un constat fait par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) : sur les 1.155,95 milliards FCFA des 6 pays de la Cemac sur le Compte d'opérations logé au Trésor français en 2016, le Tchad affiche moins 63,07 milliards et la Guinée équatoriale moins 7,8 milliards.
Selon cette publication, la Beac n’exclut plus de jouer son rôle de prêteur en dernier ressort, en cas de problèmes de confiance et de crise de liquidités sérieuse.
«Jusqu’à quand la Cemac peut-elle continuer à éviter une nouvelle dévaluation du FCFA ?» s’interroge Sans Détour : «La hausse du taux d’intérêt, combinée à la baisse des disponibilités financières pour le refinancement des banques classiques à la Beac, des mesures annoncées récemment par son gouverneur, conduiront inéluctablement vers une austérité plus criarde qui va impacter négativement sur les investissements, et donc sur la situation économique des États.»
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