Société
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Le limogeage, la veille au soir par décret présidentiel, du président du Conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam), l’organe de gestion des scrutins et opérations référendaires, Samuel Fonkam Azu’u, était à l’affiche des journaux camerounais parus mercredi.
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« Paul Biya limoge Fonkam Azu’u» ; «Elecam : Samuel Fonkam Azu’u limogé» ; «Paul Biya limoge Fonkam Azu’u de la présidence d’Elecam» ; «Elecam : 2018 ce sera sans lui» ; «Rebelote un fidèle à la tête du Conseil électoral» ; «Paul Biya se débarrasse enfin de Fonkam Azu’u» ; «Conseil électoral d’Elecam : de nouveaux hommes», titrent respectivement Émergence, Le Jour, Le Quotidien de l’Économie, Mutations, L’œil du Sahel, Repères et Cameroon Tribune.
Pour la première publication citée, le partant, après 8 ans de service, paie sans doute ses conflits récurrents avec la direction de l’organe ainsi que plusieurs autres membres.
Le Jour et L’œil du Sahel, qui partagent la même analyse, dressent le portrait de son remplaçant, Enow Egbe Abraham, ancien gouverneur de région, vieux routier d’une préfectorale à poigne qui est donc tout, sauf un enfant de chœur.
Pour Le Quotidien de l’Économie, il s’agit simplement «du vieux vin dans de vieilles outres» : le moins qu’on puisse dire c’est que Paul Biya est encore à la recherche d’une meilleure formule pour ramener la paix et la sérénité au sein d’Elecam où le conseil électoral et la direction générale des élections s’affrontent régulièrement.
Le climat est à ce point délétère et les démons de la division toujours présents, dans la maison, que la nouvelle équipe dirigeante du Conseil électoral, selon ce journal, n’aura pas assez de répit puisqu’elle doit se mettre à l’œuvre pour l’organisation des échéances électorales de 2018.
Il s’agit en effet d’une année cruciale, renchérit Mutations, puisque le Cameroun doit organiser des élections législatives, municipales et présidentielle dans une atmosphère de fin de règne au sommet de l’État, et ce alors que les caciques du régime sont plus que jamais décidés de maintenir aux affaires une vieille garde aujourd’hui bousculée par les affaires et l’inertie.
Le décret présidentiel, rappelle Repères, est intervenu dans un contexte politique marqué par des tensions au sein d’Elecam, où l’ambiance était devenue électrique depuis plusieurs mois : plus rien n’allait plus entre Samuel Fonkam Azu’u et Abdoulaye Babale, le directeur général de la structure.
De plus, 11 des 18 membres d’Elecam, dont son président, étaient déjà frappés par la fin de leur mandat depuis le 30 décembre 2016.
A l’instar de M. Fonkam Azu’u, complète Cameroon Tribune, plusieurs autres personnalités, qui ont vu leur bail prorogé le 30 décembre 2012, n’ont pas vu leurs mandats renouvelés par le président de la République.
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