Société
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Les journaux camerounais parus lundi se sont penchés sur les nouveaux développements de la crise anglophone, marqués par des annonces de levée du mot d’ordre de grève des avocats des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest mais aussi par la poursuite du procès devant le tribunal militaire des membres du Consortium de la société civile accusés notamment d’apologie du sécessionnisme.
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Après la médiation du bâtonnier,les avocats anglophones annoncent la reprise du travail le 2 mai prochain, indique The Post.
«Reprise du service le 2 mai», confirme le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui relaie lui aussi le communiqué dudit bâtonnier de l'Ordre des avocats, Jackson Ngnie Kamga, pour qui «ce retour à la normale n’est que le fruit du dialogue entre le Gouvernement et le Barreau, dialogue qu’il convient de renforcer et de perpétuer, en faisant à la fois montre de détermination et de responsabilité».
En réponse aux revendications des avocats et des magistrats anglophones, renchérit L’Essentiel, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative vient de créer une commission ad hoc chargée du recrutement spécial du personnel judiciaire anglophone pour les ressorts des cours d’appel du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, une mesure qui vise à rattraper d’ici 2020 le déficit en la matière dans cette partie du pays.
«Cela s’appelle battre le fer quand il est chaud», salue InfoMatin : l’arrêté ministériel créant cette instance, sur instructions du chef de l’Etat, stipule que celle-ci est chargée de concevoir, de coordonner et d’évaluer les opérations concourant au recrutement spécial des auditeurs de justice et élèves greffiers d’expression anglaise à l’École nationale d’administration et de magistrature au cours des exercices 2017 à 2020.
Selon The Sun, le président du Conseil de l’Ordre des avocats du Cameroun, Agbor Balla, a pour sa part été mandaté par ses confrères pour assurer l'implémentation des réformes judiciaires annoncées par le gouvernement, les grévistes menaçant toutefois de reconduire leur mouvement le 31 juillet prochain si les pouvoirs publics ne respectent pas leurs engagements.
Le Jour ne cache pas non plus son pessimisme quant à la volonté du pouvoir de résoudre définitivement une crise qui date d’octobre 2016, avec des phases pendant lesquelles les gouvernants ont nettement donné l’impression de jouer au chat et à la souris avec les protestataires.
Pas rassuré non plus, et selon le bihebdomadaire Le Soir, c’est maintenant le Canada qui entre dans la danse à travers une de ses députées, qui suggère au ministère des Affaires étrangères de son pays de s’impliquer dans la résolution de la crise. Et, pendant qu’on évoque des mesures d’apaisement et un retour à la normale, c’est La Nouvelle Expression qui affirme que des journalistes anglophones viennent d’être interpellés par la police à Buea (Sud-Ouest) et conduits manu militari dans la capitale, Yaoundé, pour une affaire de tracts insidieux dont ils seraient les auteurs.
Au total, étaye The Guardian Post, ce sont 25 autres qui ont été arrêtés lors d'une manifestation violente en fin de semaine dernière, au moment même où le tribunal militaire de Yaoundé décidait de fusionner le procès intenté contre les dirigeants du consortium de la société civile anglophone, en attendant «l'audience historique» du 27 avril prochain.
La preuve que les choses finissent par rentrer dans l’ordre, selon La Météo, c’est que la ville frondeuse de Buea, malgré l’appel au boycott lancé par des activistes du fédéralisme, voire de la sécession, vient d’accueillir les 19èmes Jeux de la Fédération nationale des sports scolaires (Fenassco), qui se sont achevés samedi dernier «en toute sérénité».
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