Société
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La crise dans les régions anglophones du pays continue de préoccuper les journaux camerounais parus mercredi, en dépit d’une ambiance festive marquée par le lancement d’une caravane nationale destinée à présenter le trophée de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football récemment conquis au Gabon.
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Selon The Guardian Post, une mission d’enquête des Nations Unies a dressé un «dossier confidentiel» à l’issue d’un séjour dans les zones perturbées, pendant laquelle des responsables des droits de l'homme, des acteurs de la société civile et des membres des familles de manifestants tués ou détenus ont été interrogés.
La mission a également tenu une séance de travail avec le gouverneur du Nord-Ouest pendant plus de 45 minutes dans la ville de Bamenda, alors que son collègue du Sud-Ouest a décliné l’entrevue après avoir fait attendre les enquêteurs pendant plus de deux heures.
Les arrestations d’activistes se poursuivent pourtant, affirme Émergence, qui fait le point sur les conséquences de ce climat de désobéissance civile dans la ville de Buea (Sud-Ouest) : élèves et étudiants désertant la cité, enseignants refusant de reprendre la craie, rapports fortement dégradés entre les autorités administratives et les populations, etc.
Le bihebdomadaire Repères, de son côté, fustige le jeu trouble de l’Église catholique locale dans ce dossier, les sorties médiatiques du cardinal à la retraite Christian Tumi et la position des évêques de la province ecclésiastique de Bamenda qui coïncident avec le grand malaise dans les régions anglophones, «radicalisent davantage les syndicats d’enseignants et les avocats en grève depuis novembre 2016».
Toujours est-il que la résolution de la crise anglophone, selon L’œil du Sahel, constitue le véritable défi de la fin de règne du régime Biya.
C’est dans ce contexte particulièrement tendu que, rappelle le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, le trophée de la CAN 2017, comme pour détendre le climat, est attendu à Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest et principal chaudron de la contestation anglophone.
En effet, les habitants de la métropole et ceux des environs auront l’insigne privilège de voir et toucher le trophée qu'ils ont célébré de loin, dans la nuit victorieuse du 5 février 2017, un communiqué de presse du bureau du gouverneur ayant invité la population à se mouvoir massivement et à célébrer les courageux guerriers qui ont apporté la gloire à la nation.
Pendant cette CAN gabonaise, «l'ambiance était bonne», affirme pourtant l'attaquant Karl Toko Ekambi à Repères : «On s'entraidait vraiment les uns les autres», «on était une vraie famille».
Une affirmation qui semble contraster avec le titre principal de Mutations : «+Lions indomptables+ : ce qui peut faire partir Bross».
Le quotidien à capitaux privés scrute en effet l’environnement de travail du sélectionneur belge du Cameroun, au lendemain de la victoire à la phase finale de la CAN et ce alors que des rumeurs d’un départ pour l’Afrique du Sud se font de plus en plus persistantes.
«Ça fait quoi si cet homme, arrivé au pays sans références, comme un anonyme et désormais embarqué dans le mercato, se porte candidat à la Fédération sud-africaine de football comme sélectionneur des +Bafana-Bafana+ ? », ironise The Spark.
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