Société
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Parti à Bruxelles le 24 janvier, Etienne Tshisekedi ne reverra plus son pays de son vivant. L’opposant historique congolais est mort dans un hôpital bruxellois ce mercredi 1er février à l’âge de 84 ans.
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C’est un monument de la vie politique de la République Démocratique du Congo (RDC) qui s’est éteint ce mercredi 1er février 2016. Depuis la confirmation de son décès à Bruxelles des suites d’une embolie pulmonaire, l’information fait les grands titres de tous les médias de par le monde. Il faut dire qu’Etienne Tshisekedi est une figure indissociable et un acteur prépondérant de la vie politique congolaise depuis les années 60 jusqu’à sa mort ce jeudi.
Né le 14 décembre 1932, Etienne Tshisekedi était un mobutiste convaincu aux premières heures de sa carrière politique. Proche collaborateur du président de l’ex-Zaïre, il occupe plusieurs postes au sein de différents gouvernements jusque dans les années 1980 où il se démarque du parti-état et devient l’un des plus farouches opposants du régime d’alors.
Etienne Tshisekedi crée son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et devient la figure de proue de l’opposition. Une opposition dure parfois intransigeante qui lui a valu la prison, l’internement psychiatrique et des résidences surveillées successifs. Son combat durera jusqu’à la chute du Maréchal Mobutu et se poursuivra sous son successeur Laurent Désiré Kabila. La ‘’leader-maximo’’ comme il est surnommé est toujours aux avant-postes pour dénoncer les dérives du pouvoir de Kinshasa. Sa ligne de conduite sera la même sous son fils Joseph Kabila, refusant tout compromis à la limite de la rigidité d’où son autre surnom de ‘’Mr Non’’. L’UDPS boycotte la présidentielle de 2006 mais prend part à celle de 2011 que le camp Tshisekedi estime avoir remporté.
Très populaire, Tshisekedi avait fait un grand retour au pays en juillet 2016 avec pour obejctif d’empêcher un troisième mandat de Joseph Kabila. A la tête du Rassemblement de l’opposition, il avait comme à son habitude, boycotter un premier dialogue organisé par le pouvoir avant de participer à celle organisé par la CENCO. Ces assises ont conduit à la signature d’un accord de cogestion le 31 décembre 2016 qui devait conduire à l’organisation d’élection avant la fin 2017. Etienne Tshisekedi était d’ailleurs le président du Comité de suivi de cet accord.
Les négociations se poursuivaient sur les différents points de l’accord quand le 24 janvier dernier, l’opposant s’est envolé pour la Belgique pour y suivre des soins. Ce sera la dernière fois que ses compatriotes verront vivant "l’homme à la casquette’’. Son décès, craignent déjà certains observateurs, pourrait mettre à mal la suite des pourparlers actuels.
Mais en attendant de renouer avec l’adversité politique, tous les Congolais ne font plus qu’un pour saluer le départ de l’un des hommes politiques les plus charismatiques de ces dernières décades. Au lendemain de sa mort, le gouvernement annonce des funérailles officielles.
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