Société
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Le Comité de liaison des organisations sociales de défense des droits de l’enfant (Close) a tenu le mercredi 28 décembre 2016 à Cotonou, une conférence de presse pour alerter l’opinion publique et les autorités autour des questions de disparition, d’enlèvement, et d’assassinat d’enfants. Un appel est donc lancé pour la mobilisation générale contre un phénomène en pleine expansion au Bénin.
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Le 3 décembre 2016, Yann, 14 ans, sort du domicile familial sis à Agla, pour acheter de la craie. Son corps sans vie est découvert, 48 heures plus tard, bien loin, sur la plage de Fidjrossè. Quelques semaines plus tôt, c’est la découverte du corps d’une jeune fille qui est faite sur un chantier à Hêvié, commune d’Abomey-Calavi. Dans la même localité, Gloria, une apprentie coiffeuse est portée disparue.
A Agnagnan, un quartier d’Abomey, Antoinette, 12 ans, enfant unique de sa mère est égorgée. Mardi dernier, le 26 décembre, les réseaux sociaux ont relayé une information selon laquelle, un véhicule aurait été intercepté par la population derrière la clôture de l’IITA à Zogbadjè, commune d’Abomey-Calavi, avec, dans la malle arrière fermée, " 5 petits enfants ". Le conducteur, aurait déclaré les conduire à l’église.
Les exemples foisonnent et glacent le sang. Au Bénin, il ne se passe plus une semaine sans qu’on n’entende parler de disparition, d’enlèvement, et d’assassinat d’enfants et de jeunes, sans qu’on ne soit heurté par les images insoutenables de corps d’enfants mutilés, violés, égorgés, étranglés, éviscérés ou vidés de leur sang. Déversées sur les réseaux sociaux, ces images alimentent, pour un temps, les commentaires et tout se calme. Jusqu’au prochain crime, et tout recommence. Il est temps de stopper cela en enrayant cette vague de crimes. C’est ce qui explique cette sortie médiatique principalement animée par le coordonnateur de Close, Norbert Fanou-Ako, accompagné du Président du Réseau des structures de protection des enfants en situation difficile (Resped) Rama Yao Koudoro et de la représentante d’Amnesty International, Josiane Martins Elingui.
Ulcéré de voir des enfants mourir aussi tragiquement dans un pays dont la constitution reconnait le caractère sacré et inviolable de la personne humaine, Norbert Fanou-Ako , a lancé un cri pour que cesse le phénomène. Egalement Directeur de l’ONG Enfants solidaires d’Afrique et du monde (Esam), Norbert Fanou-Ako a appelé l’Etat béninois à « prendre toutes les dispositions pour assurer la protection des citoyens conformément aux dispositions de la Constitution, des textes juridiques internationaux ratifiés avec une attention particulière à la protection des enfants, d’appliquer les sanctions requises aux auteurs de ces crimes odieux".
Norbert Fanou-Ako a appelé le Bénin, qui "a ratifié pratiquement toutes les conventions qui doivent assurer la protection des uns et des autres ", à le faire aussi pour la Convention internationale, pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Convaincu qu’aucun changement n’est possible dans l’inaction, le coordonnateur de Close en appelle à l’action à tous les niveaux, surtout à " l’Etat qui a la grande responsabilité d’organiser tout cela", et doit mettre en place un dispositif sécuritaire pour sortir du lot des populations, ces malfrats, qui sont en train d’agresser la quiétude de l’humanité".
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