Culture
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Plus de 300 pages entre les lignes desquelles, 36 personnalités béninoises et étrangères racontent ce qu’elles savent et pensent du feu Général Mathieu Kérékou, ancien président de la République. Des propos soigneusement rapportés par le journaliste-écrivain nigérien Amadou Ousmane dans son chef d’œuvre intitulé " Notre ami Kérékou ".
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Décédé le 14 octobre 2015, dans sa 83ème année, l’ancien président Mathieu Kérékou a laissé beaucoup de souvenirs dans les esprits. Amadou Ousmane y tient. Dans son livre « Notre ami Kérékou », paru aux éditions Assuli, il ne se contente pas de donner son appréciation de l’homme, mais entreprend la noble tâche de faire parler 36 personnalités qui l’ont côtoyé et l’ont, sans doute, mieux connu. Il offre ainsi au lecteur, témoin d’hier, une nostalgie inqualifiable et à celui d’aujourd’hui, un voyage dans la vie de l’ancien président.
Après son avant-propos et la préface du journaliste-chroniqueur Jérôme Carlos, l’auteur introduit son œuvre avec les informations générales connues sur le sujet de ses écrits : Mathieu Kérékou. Il fait la biographie de l’homme en 4 pages avant d’ouvrir la vague des témoignages, en page 25, avec le président de la République du Niger Issifou Mahamadou qui, souffrant du martyre d’opposant derrière les barreaux, doit sa libération à Kérékou.
D’une page à une autre, les témoignages se suivent, les uns renforçant et parfois contredisant les autres. Sans ambages, l’ancien ministre d’Etat, Bruno Amoussou, a la certitude que Kérékou a laissé le peuple béninois en 2006, plus uni qu’il ne l’est aujourd’hui. Une unité nationale que, selon l’ancien ministre Valentin AditiHoudé, les successeurs de Kérékou ont de la peine à conserver. L’ancien médiateur de la République, Albert Tévoédjrè fait remarquer que le Bénin aurait pu être une nouvelle Guinée, un pays de tragédie meurtrière… et cela ne le fut pas grâce à Kérékou. Comme pour l’expliquer, l’ancien président de la Haac, Théophile Nata, affirme que Kérékou accepta tout pour qu’aucune goutte de sang ne soit versée.
Pourrait-on alors convenir de ce que " Le président Kérékou est un grand patriote qui aimait profondément son pays " à l’instar de Eyadéma père, dont les propos sont rapportés par son fils ! Dans tous les cas, son ancien directeur de cabinet, Daniel Tawéma, certifie que Kérékou était un homme unique et irremplaçable. Mais les souvenirs de l’homme sont aussi douloureux, tels ceux du Général de gendarmerie François Kouyami qui raconte ses moments de brouille avec Kérékou dont il admire néanmoins le courage et l’effort pour le rétablissement de la stabilité politique et de l’unité nationale.
" Le président Kérékou est le plus grand homme d’Etat du Bénin postcolonial, le reconnaître et le dire n’efface en rien ses erreurs ", pense tout de même l’actuel président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji, ancien premier ministre de Kérékou… L’une après l’autre, 36 personnalités ont livré ce qu’elles pensent de l’homme à travers les lignes et l’auteur laisse, à l’Armée puis à la famille de l’illustre disparu, le privilège de rendre hommage à l’illustre homme d’Etat, Mathieu Kérékou.
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