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Bénin Gouvernance : Léonce Houngbadji décrypte la gestion du gouvernement


Société

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Invité sur « Café Média Plus » à la maison des Médias le vendredi 18 novembre 2016, le président du Parti pour la libération du peuple (Plp), Léonce Houngbadji, a fait le décryptage de l’actualité nationale depuis l’avènement de Patrice Talon au pouvoir. Lire l’exposé du Parti pour la Libération du Peuple (PLP) sur la situation nationale.

« Mesdames et Messieurs les professionnels des médias;
Merci à «Café Média Plus» pour son invitation
Depuis le 06 avril 2016, le Bénin traverse une situation difficile. La démocratie, l’Etat de droit, la paix, la stabilité, l’unité nationale et la cohésion sociale sont mis en mal.

Les dérives et la mal gouvernance du régime en place font craindre le pire, avec à la clé, des pratiques de gouvernance et comportements malsains : règlements de comptes politiques, clientélisme, chasse aux sorcières, suppression des emplois par le Gouvernement lui-même (COTEB-Parakou, STTB, MAEP…), remise en cause des acquis des travailleurs et des mesures sociales en faveur des populations (suppression du RAMU, de la gratuité de la césarienne, des microcrédits aux plus pauvres, de la scolarité dans le secteur de l’éducation, des primes aux fonctionnaires…) et privatisation du Bénin (la gestion de plusieurs structures publiques est en train d’être confiée à des privés dans plusieurs secteurs de manière totalement opaque : la privatisation des hôpitaux de zone dans le secteur de la santé, le renforcement du monopole privé dans l’agriculture avec la prise de mesures au profit des entreprises du Chef de l’Etat et de celles de ses proches)...
Empire Talon reconstitué

Nous constatons aussi la reconstruction de l’empire industriel et financier du Président de la République, la baisse des recettes au niveau de toutes les régies financières du pays, la prise en otage de l’économie nationale par les sociétés du Chef de l’Etat et de celles de son entourage, les arrestations arbitraires d’étudiants, d’hommes d’affaires et de leaders politiques, la chute du port de Cotonou et de la filière des véhicules d’occasion (tous les opérateurs économiques fuient la destination Cotonou) et la tentative de rachat de la compagnie cotonnière ivoirienne par la Société de développement du coton (Sodeco) dont le Président de la République du Bénin est le principal actionnaire pendant que le peuple a faim et les jeunes sont au chômage (Il faut préciser ici que l’Etat béninois est actionnaire dans la Sodeco et personne n’a été informé de cette affaire du Chef de l’Etat, qui préfère investir à l’étranger que de donner à manger à son peuple : révélation de la Lettre du Continent N°740 du 02/11/2016).

A cela s’ajoute également le flou persistant au niveau de la gouvernance de Bénin Control, société appartenant au Chef de l’Etat. Tout porte à croire que Monsieur Patrice TALON est toujours aux commandes du conseil d’administration de cette entreprise qui avait géré le Programme de Vérification des Importations (PVI) au port de Cotonou. Et pour cause, deux différents documents (annonces légales) ayant le même objet, produits par l’agence de promotion des investissements et des exportations (APIEX, ex Gufe) et qui sont publiés dans la presse sèment une confusion totale.
En effet, la première annonce légale publiée par l’APIEX le mercredi 02 novembre 2016 nous informe du dépôt légal du procès verbal de la réunion du conseil d’administration de Bénin Control Sa qui consacre le renouvellement du mandat de Patrice Talon comme PCA de Bénin Control Sa a été effectué au greffe du tribunal de première instance de première classe de Cotonou le 31 octobre 2016 sous le numéro 16DA 5690. Et la même annonce légale de l’APIEX nous informe également que l’inscription modificative a été portée au registre du commerce de Cotonou le même jour sous le numéro M2/16-3253.

Pendant que les Béninois s’indignaient du renouvellement du mandat de Patrice Talon à la tête du PCA de Bénin Control Sa, trois jours plus tard, comme par enchantement, l’opinion publique découvre une seconde annonce légale annonçant sa démission et son remplacement par un autre administrateur en la personne d’Olivier Boko. Selon cette source, le dépôt légal aurait été effectué au même greffe que précédemment le 03 novembre 2016 sous le numéro 16DA 5720. Et l’inscription modificative a été portée au registre du commerce le même jour sous le numéro M2/16-3256.

A supposer que cette deuxième annonce légale sur la démission de Patrice Talon comme PCA de Bénin Control Sa soit authentique, pourquoi Patrice Talon a-t-il décidé de violer de manière délibérée la Constitution en cumulant le titre de Président de la République et celui et de PCA de Bénin Control entre le 06 avril et le 03 novembre 2016 alors qu’il sait qu’il est Président élu depuis le 20 mars 2016 ? C’est depuis décembre 2015 que le conseil d’administration a annoncé sa démission. Pourquoi c’est juste qu’au 03 novembre, après le tollé qui a eu sur le renouvellement de son mandat, qu’il fait enregistrer le procès verbal qui consacre sa démission de PCA ? A quoi joue le Chef de l’Etat ? Tout porte à croire que le Chef de l’Etat est très à l’aise dans les conflits d’intérêt et dans la violation de la Constitution et des lois de la République.

Conflits d'intérêt
Toujours dans le même registre, alors que les parents d’élèves ont déjà du mal à faire face aux charges scolaires de leurs enfants, le Gouvernement a autorisé la société SAMTAL Technologie SARL «gérée et administrée par un gérant nommé Monsieur Jean-Claude Martial TALON…», selon l’Office Notarial de Me Judith A. ASSOSSOU-QUENUM, à «établir de pièces d’identification aux apprenants (600 francs) et aux enseignants (700 francs), sans avis d’appel d’offres, gré à gré. Le 02 novembre 2016, le Ministre de l’enseignement secondaire, Lucien KOKOU, a fermement instruit les Directeurs Départementaux et les chefs d’établissement pour l’application sans faille de cette décision. Face une nouvelle fois à notre indignation et de celle d’autres compatriotes, le gouvernement a rapporté sa décision.

La liste des dérives du régime dit de la «Rupture» est longue. Et il ne peut en être autrement, vu que le Chef de l’Etat lui-même, dans une interview accordée à Le Monde Afrique, avait prévenu ses compatriotes qu’il n’est pas élu pour s’occuper de leurs conditions de vie et de travail. «Ça va vous choquer, mais ce que je fais, c’est d’abord pour moi-même. Je pense à moi tout le temps…», avait-il annoncé dans Le Monde Afrique.
Face à ce tableau sombre, qui marque la fin de la démocratie au Bénin, après huit (08) mois seulement d’exercice du pouvoir, les Béninois ne savent plus à quel saint se vouer, dans un pays en pleine dépression économique et sociale.
Depuis notre dernière sortie médiatique, nous avons pris du temps avant de revenir encore devant vous pour ne pas donner l’impression qu’on s’acharne contre un régime en perte de vitesse. Notre priorité, c’est la situation du pays. Jamais notre pays n’a connu de la part d’un pouvoir qui se prétend démocratique, des comportements et attitudes aussi sectaires, fondés sur le mépris des autres, et pire, la haine de ceux qui ne partagent pas la même opinion que lui.

Les fortes espérances nées de l’élection de Monsieur Patrice Talon se sont aujourd’hui totalement évaporées dans l’air nauséabond de la mal gouvernance entretenue et développée avec cynisme, comme système principal de la gouvernance d’Etat.

Tout homme politique, tout citoyen qui critique le régime par son opinion ou ses prises de position est condamné à l’élimination ou au discrédit, par les moyens de complots sordides, ou de rumeurs malveillantes, abondamment distillées dans une certaine presse et sur les réseaux sociaux. Nous faisons constamment l’objet d’intimidations, de menaces de tous genres, de filature, de vol, d’agressions verbales… Mais nous allons maintenir le cap, car il s’agit de notre pays. Personne ne pourra nous faire peur, ni nous empêcher de nous exprimer librement.
Aujourd’hui, il n’est point besoin de disserter. Le constat est là, clair et amer. Le Bénin et les Béninois se portent mal. Voilà le Bénin de l’ère de la «Rupture». Une ère dans laquelle, les caisses de l’Etat sont vidées au profit de la seule filière coton du Chef de l’Etat. Une ère dans laquelle plusieurs entreprises privées ferment leurs portes sur ordre du Gouvernement (STTB…). Une ère dans laquelle 21 étudiants sont suspendus de l’Université d’Abomey-Calavi pour 5 ans à cause de leurs opinions. Une ère de diversion pour piller les richesses du pays : après avoir récupéré toute la filière coton à l’issue de ses trois premiers conseils des ministres, le processus de rétablissement du Programme de Vérification des Importations (contrat attribué à Monsieur Patrice Talon, homme d’affaires, en 2011 et aujourd’hui Président de la République : conflit d’intérêt) est déjà en cours. Une ère dans laquelle certains acteurs de la société civile défendent à visage découvert les actions du Gouvernement. Une ère dans laquelle le programme d’action du gouvernement, réclamé par le Parti pour la Libération du Peuple, est sorti après 7 mois de gouvernance, en plusieurs versions sur les réseaux sociaux. Une ère dans laquelle une multitude de contrats sont signés dans la totale opacité, en gré à gré, notamment dans les secteurs : aéroport, énergie, agriculture, transports, et autres.
Dans le cadre de la moralisation de la vie publique, nous avons souhaité l’audit de la Sodéco et de Maria-Gléta, une enquête sur les conditions d’attribution du contrat du PVI à l’homme d’affaires Patrice Talon devenu Chef de l’Etat; la sortie du programme d’action du gouvernement pour mettre fin à la navigation à vue; la déclaration des biens du Chef de l’Etat et de ceux de ses ministres (Le Président de la République sans surprise semble avoir des difficultés à déclarer ses propres biens); la transparence autour des sociétés du Président de la République et de celles de ses proches collaborateurs pour mettre fin aux conflits d’intérêt, comme les institutions de Bretton Woods, profondément inquiètes, l’ont également souhaité; la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur l’utilisation des fonds mobilisés dans le cadre des différents emprunts obligataires; la poursuite et le renforcement des mesures sociales en faveur des jeunes et des femmes; la création de l’Office Béninois des Recettes pour sécuriser les fonds mobilisés par les différentes régies financières; la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le paiement des dettes intérieures et les milliards décaissés au trésor public pour le compte du coton depuis le 06 avril 2016; la publication des noms des cabinets d’audit ainsi que les critères de leur sélection et le renforcement du contrôle de l’action gouvernementale par l’Assemblée Nationale.
Nous avons aussi dit NON :
- aux réformes politiques et institutionnelles taillées sur mesure;
- au mandat unique pour tuer la démocratie et l’Etat de droit;
- à la violation de la liberté d’expression et d’association;
- à l’instrumentalisation de certaines institutions de la République et de la société civile;
- aux harcèlements et redressements fiscaux;
- aux audits orientés à des fins de chantage politique;
- aux détentions arbitraires dans des conditions inhumaines (violation des droits de l’homme) et
- au pillage du trésor public.

A ce jour, la plupart de ces demandes sont restées sans suite. Le Chef de l’Etat et certains de ses ministres n’ont toujours pas déclaré leurs biens à la Cour Suprême conformément à la Loi, violant ainsi la Constitution du 11 décembre 1990. Néanmoins, c’est avec satisfaction que nous avons appris la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur la construction de la centrale électrique de Maria-Gléta. C’est aussi avec satisfaction que nous appris la sortie du Programme d’Action du Gouvernement, bien qu’il soit totalement silencieux sur les sources de financement des différents projets annoncés.

Le peuple béninois, ayant opté pour sa liberté politique, le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) continuera le combat en son nom, afin que les hyènes déguisées hier en adeptes vertueux de la démocratie, mais désormais à découvert, n’instaurent dans notre pays, le culte de la dictature, la peur et la terreur.

Loi portant Cadre juridique du PPP en République du Bénin
Nous remercions l’Assemblée Nationale pour le vote de la Loi N°2016-24 portant Cadre juridique du Partenariat Public-Privé (PPP) en République du Bénin. C’est un pas important qui a été franchi dans le cadre de l’utilisation du PPP dans notre pays. Toutefois, nous constatons que cette loi comporte de graves insuffisances. Les failles de la loi vont nuire à la recherche d’efficacité de l’investissement public et d’optimisation de la dépense publique. Les investisseurs risquent d’être freinés par la faiblesse du processus de préparation des projets avant le lancement de la procédure de passation et par l’insécurité juridique liée à certaines incohérences et imprécisions du texte. Ladite loi fait état de deux conceptions des PPP, francophones et anglo-saxonnes alors qu’elles ne devraient pas coexister dans la loi, car elles rendent incohérentes et incompréhensives la définition même du concept de PPP; une coexistence des concepts qui d’ailleurs constitue, au passage, une véritable source d’insécurité juridique. Par conséquent, un arbitrage aurait dû tout simplement être fait. La loi crée une confusion dans l’esprit de ses lecteurs en retenant simultanément les conceptions francophones et anglo-saxonnes des PPP.

Aussi, en limitant la conclusion des PPP aux ouvrages, équipements et biens immatériels «nécessaires» ou «concourant» au service public, la loi ne couvrira pas l’ensemble des activités d’intérêt général des personnes publiques. Cette restriction ne reflète pas la conception moderne et internationalement admise du PPP selon laquelle il peut porter sur un service d’intérêt général autre que le service public.
Autre très grave danger, la loi ne semble pas non plus avoir saisi l’enjeu des phases préparatoires des projets. Ainsi, en prévoyant un processus incomplet et peu exigeant, l’impréparation des projets favorisera la conclusion de PPP voué à l’échec. Plus grave encore, les études préalables des projets issues d’une offre spontanée sont réalisées par l’opérateur économique, sans qu’une contre-expertise indépendante soit à minima exigée.
La loi définit la notion de personne publique comme «personne morale de droit public». Or cette même loi liste parmi les personnes publiques, les sociétés d’Etat et les sociétés d’économie mixte, alors que conformément au droit OHADA, ces sociétés sont des sociétés commerciales et donc des personnes morales de droit privé.
Sur la base de cette dernière observation, la loi PPP ne respecte même pas les textes OHADA. La Cour Constitution pourrait la rejeter pour non conformité.

C’est pour ces diverses raisons que le PLP recommande une seconde lecture de la proposition de loi sur le PPP, afin d’y intégrer ces observations.
Programme d’Action du Gouvernement 2016-2021
Nous sommes heureux de la sortie du PAG 2016-2021. C’est un acquis pour le PLP, qui le réclame depuis plusieurs mois. En termes d’observations, nous constatons qu’il est irréalisable et irréaliste, un catalogue d’intentions sans cohérence. Les Projets 2017 sont littéralement la suite reformulée ou renforcée des projets PIP initiés par l’ancien régime dans plusieurs secteurs : éducation, grands travaux, énergie, eau, santé… Le financement de tous ces projets découle des engagements de la Table Ronde de Paris.

Nous notons que le PAG qui a pour ambitions de «lancer de façon durable le développement économique et social du Bénin» a été élaboré à la va vite et dans un élan solitaire. Personne n’a été associé ou consulté pour prendre en compte toutes les aspirations profondes du peuple : société civile, syndicats, classe politique, PTF…

Pour nous, le déficit budgétaire global 12,3% du PIB contre 6% du PIB en mars 2016 est le plus élevé depuis la conférence nationale des forces vives de la nation. Pour le gouvernement Talon, un déficit de 6% du PIB en mars 2016 était un crime. Aujourd’hui le déficit de 12,3% est saint et relève d’une grande ambition ! C’est cynique.

Dans une dynamique de morosité qui caractérise notre contexte, le financement interne des dépenses en capital dont le volume s’accroît de plus de 187,7% sera de plus en plus intense, si c’est le choix. Dans ce cas, la pression fiscale sur les ménages s’en ressentira et ne pourra que concourir à la ponction sur le revenu disponible déjà maigre des ménages.
La structure des prélèvements des impôts et taxes sur les ménages marqués par la taxe sur les véhicules à moteur à quatre roues immatriculés au Bénin et utilisés pour le transport privé des personnes ou des marchandises en est une preuve.

Budget général de l’Etat exercice 2017
Le projet de Loi de Finances 2017 ne prend pas en compte les réelles préoccupations des Béninois. Il ignore la conjoncture actuelle du Port de Cotonou, la situation économique du Nigéria et son impact sur l’économie béninoise et la baisse des recettes au niveau des régies financières. Aucune ressource n’a été affectée aux mesures sociales. Nous notons un taux d'investissement faible loin de celui affiché en 2015 (29% du PIB), un budget anti social (aucune information sur le modèle social), la suppression de la gratuité de la césarienne, du Ramu, la banalisation des programmes sociaux tels que les microcrédits et l’entreprenariat des jeunes, un déficit budgétaire élevé avec pression au surendettement du pays et une forte taxation des ménages avec comme conséquences l'aggravation de la pauvreté et des crises sociales. Puisque le budget 2017 constitue la mise en œuvre du Programme d'Action du Gouvernement (PAG), le risque d'un endettement excessif et non viable est évident si la tendance budgétaire du PAG est maintenue jusqu'en 2020. Les nouvelles dispositions fiscales introduites dans cette loi de finances 2017 dont la taxe d’entretien des infrastructures routières sur les véhicules à moteur à quatre roues immatriculés au Bénin et utilisés pour le transport privé des personnes ou des marchandises aura un impact socioéconomique négatif sur les populations.

Nous invitons l’Assemblée Nationale a retourné le projet de budget au gouvernement pour qu’il le corrige, à défaut qu’elle le rejette purement et simplement, car la forte taxation des ménages aura pour conséquences directes l'aggravation de la pauvreté, les crises sociales et les inégalités sociales.
Affaire «18 kilos de cocaïne pure»
Cette affaire a sali l’image de notre pays. La crédibilité du Bénin est entachée. Le Bénin est désormais vu comme une plaque tournante du trafic de drogue. Nous déplorons les graves déclarations du Chef de l’Etat dans le Septentrion et celles de son neveu, le député Orden Alladatin. A partir du moment où la justice a sifflé la fin de la récréation en libérant les prévenus au bénéfice du doute pour insuffisance de preuve, tout le monde doit se calmer. Les insinuations de ces deux personnalités sont dangereuses pour la démocratie et l’Etat de droit. Et nous encourageons la justice à rouvrir le dossier, afin de nous identifier la «main invisible». Cette «main invisible» doit être retrouvée par tous les moyens légaux.

Nous demandons au président du patronat béninois, Sébastien Ajavon, vu l’évolution de la situation, de demander la reprise de l’enquête judiciaire. La finalité est l’identification du coupable. Car, la drogue n’est pas un oiseau pour atterrir à elle seule dans un conteneur au port de Cotonou gardé par des hommes armés du régime de la «Rupture».
Médiation oui. Paix oui. Réconciliation oui. Mais le propriétaire des «18 kilos de cocaïne pure» au port de Cotonou doit être retrouvé d’abord. La «main invisible» doit être identifiée pour éviter le bégaiement de l’histoire.
Lutte contre les crimes économiques et l’impunité
C'est l'hôpital qui se moque de la charité. D’abord, dans quel pays le Président de la République se déplace à l'intérieur de son pays sans ses ministres ou tout au moins les ministres de la région? En voulant inventer la roue, il passe à côté de l’essentiel. Et il ne peut en être autrement vu l'opacité qui entoure sa gouvernance. Si «Parakou et tout le Bénin sont malades», comme le Chef de l’Etat le dit, à qui la faute ? Qui a pris l'économie béninoise en otage depuis 1990 ? Qui a le monopole de tous les secteurs vitaux dans le pays ? Qui a pris en otage et manipule la classe politique depuis 1990? A qui la faute si les Béninois ne sont pas prêts à lutter efficacement contre les crimes économiques et l'impunité? A qui la faute quand certaines institutions de la République ne jouent plus leur rôle et se laissent instrumentalisées ? Qui tente de profaner l'appareil judiciaire comme le dénonce le Président de l’Unamab, Michel Adjaka ? Qui ne respecte pas les décisions de justice et les lois de la République ? Qui bafoue la Constitution du 11 décembre 1990 en refusant de déclarer ses biens à la Cour Suprême? Si tant est que «Parakou et tout le Bénin sont malades», quand est-ce le Chef de l’Etat sortira les Béninois de la pauvreté s’il passe tout son temps, selon ses confidences à Le Monde Afrique, à penser d’abord à lui-même, à ses intérêts personnels, égoïstes et inavoués ? Les réponses à ces questions permettront de constater que le ver est véritablement dans le fruit.
Le Chef de l’Etat parle d'impunité pendant qu'il protège et nomme même des personnes ayant des démêlés avec la justice. Comment un président de la République peut-il affirmer que les Béninois ne sont pas prêts à lutter contre l'impunité pendant que lui-même refuse d'appliquer les décisions de justice et protège ses proches impliqués dans l'affaire PPEA2, selon le rapport Kroll ? Il a ignoré les mandats d'arrêt internationaux lancés contre ces personnes qui narguent aujourd’hui tout le monde et prennent de gros marchés publics. Tout porte donc à croire que Patrice Talon est la première personne à ne pas être prête à mener le combat contre les crimes économiques et l’impunité.

Dossier de la SEGUB

Ce qui se passe dans le dossier de la SEGUB n’est pas surprenant. Lentement mais sûrement, le régime de la «Rupture» ne fait que préparer le terrain pour le retour de Bénin Control au Port de Cotonou.
L’Acte 1 a été de retirer la gestion des bordereaux de suivi des cargaisons (BSC) au Conseil National des Chargeurs du Bénin (CNCB) pour le confier au Port de Cotonou. Or, tout le monde sait que si vous enlevez le BSC au CNCB, il vaut mieux supprimer le CNCB puisque le BSC est sa raison d’être.
L’Acte 2 a été d’imposer le port sec d’Atral (appartenant au Président de la République) à tous les importateurs et exportateurs qui passent par le port de Cotonou.
L’Acte 3 découle de l’Acte 2 et c’est la suppression de manière unilatérale par le gouvernement de la société béninoise STTB sans décision de justice.
L’Acte 4 a été de fermer les frontières terrestres pour canaliser toutes les marchandises vers en réalité une seule entrée : le port.
L’Acte 5 a été de tenter d’affaiblir le premier importateur du Bénin en le faisant passer pour un trafiquant de drogue et réduire ainsi son influence au port de Cotonou.

Enfin, dernier Acte : en tant qu’adepte de l’opacité, il faut se débarrasser à tout prix de la SEGUB, structure garantissant transparence et traçabilité. Pourquoi l’audit commandité par le gouvernement n’a pas pris en compte le premier trimestre 2012 ?

Si Patrice Talon homme d’affaires arrive à ses fins, il aura total contrôle de toute la plateforme portuaire et les chiffres des recettes douanières pourraient être truqués à volonté. Si la douane perçoit 100 F Cfa, on peut déclarer 60 F Cfa sans aucune vérification possible.
Quand toutes ces structures potentiellement concurrentes à Bénin Control seront mises à l’écart, Bénin Control pourra sans risque de soulèvement des acteurs portuaires imposer les coûts de ses services dans un environnement une nouvelle fois de total monopole.

Conclusion
C’est un secret de polichinelle que le bilan des huit mois de gouvernance de Patrice Talon est catastrophique. Sur plusieurs indicateurs clés, ses résultats au bout des 08 mois de présidence sont désastreux. Ce n’est pas les discours démagogiques ou de campagne électorale à l’intérieur du pays qui changeraient la donne. Les Béninois veulent du concret. Ils ont faim. Et au lieu de faire preuve d’humilité, d’assumer son échec et de trouver de vraies solutions pour combler les attentes du peuple, le gouvernement continue de verser dans la diversion, l’intoxication, la désinformation et la manipulation, multipliant ainsi les erreurs, les unes après les autres.

Le Chef de l’Etat est-il encore en capacité de retrouver la confiance des Béninois ? Rien n'est moins sûr.
Le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) va poursuivre démocratiquement le combat jusqu’à la libération total du peuple béninois.
Nous invitons toutes les forces vives de la nation à la mobilisation générale pour protéger notre démocratie.
Nous invitons enfin la communauté internationale, les diplomates accrédités dans notre pays, à prendre la situation au sérieux, à interpeller le gouvernement sur ses dérives, les conflits d’intérêt, l’appauvrissement des populations, la violation des droits de l’homme, la traque des opposants…
Nous n’avons que le Bénin et le PLP le défendra, quoi qu'il arrive et quel que soit le prix à payer.

Nous vous remercions ! »




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