Politique
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Les députés de l’opposition ont finalement réussi à faire venir le Premier Ministre Pahimi Padacké Albert à l’Assemblée, pour répondre à une motion de censure qu’ils avaient introduit quelques semaines plus tôt.
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Il aura fallu l’intervention du Conseil constitutionnel pour que le bureau de l’Assemblée nationale ne programme le passage du Chef du gouvernement tchadien à l’hémicycle. Le Président de l’institution a avait tout bonnement refusé de prendre la motion de censure introduite par une vingtaine de députés de l’opposition, inquiet de la crise économique et sociale qui prévaut dans le pays.
Lors de son passage à l’Assemblée nationale ce jeudi, Pahimi Padacké Albert devra répondre aux questionnements des députés sur le bilan financier des tous les grands chantiers engagés dans le pays, la gestion de l’argent du pétrole depuis 2003 et la présence de l’armée tchadienne dans des théâtres à l’extérieur.
Une crise économique sans précédent secoue le Tchad, obligeant le gouvernement à mettre en place 16 mesures visant à renflouer les caisses de l’Etat. A ce jeu, enseignants, étudiants, anciens premiers ministres, députés, ont vu leurs dotations, primes, bourses ou autres avantages substantiellement réduits ou supprimés pour certains. La grogne sociale est à son comble et même dans le camp présidentiel, on grince des dents.
Aussi le passage à l’Assemblée nationale est un exercice risqué auquel se livre le Premier Ministre Pahimi Padacké Albert. Le vote de la motion de censure, qui se fait à bulletin secret pourrait sonner le glas de son gouvernement. Les députés de la mouvance présidentielle, même s’ils sont majoritaires et devraient à priori, le sauver, pourront aussi faire balancer le vote en sa défaveur.
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