Politique
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Les signaux qu’envoie l’élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) ne sont pas réconfortants. Un basculement dans la violence est à craindre. D’ores et déjà, des associations de la société, très inquiètes de l’évolution de la situation socio-politique, invitent les principaux partis et la communauté internationale engagés dans l’élection présidentielle à transcender le spectre de la violence et préserver la paix.
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C’est à travers un point de presse que la Mission d’observation Electorale de la Diaspora Africaine en Europe et le Groupe Agir Europe Afrique font part de leurs inquiétudes. Ils appellent " la communauté internationale, les pays africains en particulier et les organisations internationales, singulièrement celles qui œuvrent pour la préservation de la paix, de permettre à l’Afrique de faire l’économie d’une guerre civile et de ne pas se préparer à venir éteindre le feu et compter des pertes en vie humaine dans ce pays frère. Mais d’agir en amont et d’aider la République Démocratique du Congo dans ce moment important qu’elle traverse ", lit-on dans le communiqué de presse.
Pour ce faire, les deux associations annoncent entreprendre des actions afin d’aider la commission électorale dans sa tâche. Car, à les en croire, la commission a joué un grand rôle d’apaisement. A cet effet, la Mission d’observation électorale de la diaspora africaine en Europe et le groupe Agir Europe Afrique entendent faire des tournées de sensibilisation en RDC "pour emmener le peuple congolais à faire bloc autour de sa commission électorale et de l’accompagner dans les opérations pré électorales dont la réussite assurera une élection présidentielle libre et apaisée ".
Selon Maître Esmel Adou Philomène, Délégué Zone Afrique, cette action de préservation de la paix est salutaire pour les Congolais, d’autant plus que la Commission électorale a joué le rôle qui est le sien en reportant l’élection. " Pour La Mission d’Observation Electorale de la Diaspora Africaine en Europe et le Groupe Agir Europe Afrique, la commission électorale a vu juste de mettre un point d’honneur au bon déroulement des opérations préélectorales. Car il ne s’agit pas d’organiser des élections pour les organiser. Une élection doit aider à faire avancer le pays, favoriser l’épanouissement du peuple et être un élément catalyseur de développement. Plutôt que d’être une occasion de douleur, de pleur, de peine et de tristesse".
"Si les élections étaient organisées dans les conditions actuelles, la classe politique serait la même à décrier le mauvais fichier électoral et en faire une base de contestation voire d’appel au trouble. Pour la Mission d’observation Electorale de la Diaspora Africaine en Europe et le Groupe Agir Europe Afrique, le réalisme politique voudrait que la classe politique se mette autour de la commission électorale pour l’aider à mener à bien les opérations préélectorales en vue de l’organisation d’élections justes et transparentes ", ajoute-t-elle. Les deux associations motivent leur démarche par l’argument selon lequel organiser les élections dans ces conditions donnerait quitus à la violence.
Pour autant, la Mission d’Observation Electorale de la Diaspora Africaine en Europe et le Groupe Agir Europe Afrique composée de jeunes africains se dit faire preuve de neutralité par rapport à la situation socio-politique en RDC. Ses membres exhortent la classe politique congolaise à "s’entendre pour mener à bien la période qui s’ouvrira à partir de Décembre 2016 ", et qui, selon eux, "contribuerait ainsi à apaiser les tensions, calmer les populations et épargner au peuple congolais une autre période de souffrance, de trouble et de traumatisme ".
En rappel, la Constitution congolaise stipule en son article 70 que "Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. A la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu ". C’est cet article qui est l’objet de toutes les inquiétudes, puisque le président sortant Joseph Kabila veut visiblement rempiler et surfe sur les conditions d’organisation de l’élection qui ne seraient pas bonnes, et surtout que la Commission électorale a ordonné le report des élections.
L'Alternative
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