Société
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Le 21 mai dernier, les populations du village Tourou, localité située à 40 km de Mokolo ont fêté le retour en vie de leur fille, Habiba Salé, une ex-otage de Boko Haram.
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Selon les récits de son retour, tout porte à croire qu’elle a profité d’une offensive de l’armée nigériane contre la position de Boko Haram dans la célèbre forêt de Sambisa en mars 2016. Et c’est en ce moment de combat qu’elle a réussi à s’échapper. Laissant derrière elle, une fillette de deux ans, "Rebecca". Après six jours de marche, elle se retrouve à la frontière camerounaise dans la localité de Tourou. Ici, elle est interpellée par les membres du comité de vigilance.
Dans un premier temps, ceux-ci ont cru avoir affaire à une kamikaze comme ils en ont l’habitude de rencontrer. Mais très vite, l’ex-otage leur a donné toutes les informations sur son identification. C’est ainsi qu’elle sera remise entre les mains des militaires qui l’ont aussitôt conduite au poste de commandement de la Rmia 4 à Maroua.
Sur instruction du général de brigade Jacob Kodji, commandant de la Rmia 4, Habiba Salé est internée à l’hôpital militaire de Maroua, où elle a reçu des soins pendant plus d’un mois. Après avoir recouvré sa santé, le général Jacob Kodji a ordonné son retour dans sa famille. Habiba Salé sera raccompagnée par les militaires de la Rmia 4 commandés par le colonel Alexandre Léandre Kenmegné.
Son retour met fin à plus de 18 mois de captivité alors qu’elle avait 16 ans lors de son enlèvement. Habiba Salé a été enlevée avec trois autres filles dans la bourgade de Hidoua, située à 5 km de Tourou.
Et demander à Habiba salé de raconter sa mésaventure, c’est avec difficulté, tant les souvenirs ne sont plus choses à revisiter. Car une fois arrêtée, les terroristes ravisseurs avaient exécuté son mari, Markus Wandala, qui refusait d’obtempérer à leurs injonctions, notamment sa conversion à l’islam. Selon le témoignage de l’ex-otage, elle a séjourné dans deux localités avec ses ravisseurs pendant la période de sa captivité. Mais elle se souvient des faits.
"Quand on nous a arrêtés, on a été amenés dans un village musulman. Les gens se sont enfuis et puis, on m’a transférée avec une autre fille à Goza. Là-bas, on m’a mariée de force. Le jour suivant, j’ai été transférée dans la forêt de Sambisa, où il y avait beaucoup de filles. On nous appelait toutes, les filles de Shekau. Vraiment, je ne croyais plus encore en cette vie", raconte Habiba Salé, racontait-elle.
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