Société
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C’est finalement ce mercredi 25 novembre 2015 que la Commission nationale anti-corruption (Conac), a rendu public son rapport 2013 sur l’état de la corruption dans le pays. Elle lève le voile sur des techniques de corruption de plus en plus sophistiquées et l’implication des barons du pouvoir de Paul Biya.
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Après maints reports, le rapport 2013 de la Commission Nationale anti-corruption du Cameroun a vu le jour ce mercredi 25 novembre. Il faut dire que la publication de ce document qui porte sur les faits de corruption, ses méthodes, ses tenants et ses aboutissants, n’est pas vue d’un bon œil par tout le monde. Initialement prévue pour le 18 décembre 2014, la livraison de ce rapport sera retardée. Des indiscrétions laissent entendre que des proches de Paul Biya dont les noms étaient cités dans le document, manœuvraient pour empêcher sa sortie. Une campagne de discréditation a même été lancée contre les responsables de la Conac, dont, son président, Dieudonné Massi Gams. Une mission du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) avait particulièrement épluché les comptes de la Conac et visé les salaires et avantages des responsables de l’institution, sans succès. Contre vents et marées, ce rapport est donc paru et laisse entrevoir un niveau élevé de corruption dans le pays dirigé par Paul Biya.
Ce qui ressort du document, c’est la sophistication des techniques de corruption. On est au-delà des habituels pots-de-vin et dessous de table. Ainsi, " des agents de l’Etat, possèdent plusieurs matricules, qui leur donnent droit à autant de salaires ", précise-t-on. Leurs noms apparaissent sur différents fiches de paie et ils peuvent ainsi, percevoir, deux, trois voire quatre fois, leur salaire.
Les proches du pouvoir de Yaoundé, sont également au cœur de ces faits de corruption, indiquent le document. Les marchés gré à gré, l’octroi d’importants crédits à des personnes ayant des accointances avec la classe dirigeante, sont dénoncés dans le rapport.
Mis en place en 2006 par décret présidentiel, les textes instituant la Conac, disposent que chaque année, celle-ci publie son rapport, dont le premier destinataire est le chef de l’Etat. On attends donc de voir, le sort qui lui sera réservé.
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