Société
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« Atteinte à l’honneur de l’armée », c’est la raison évoquée par Lambert Mendé ministre congolais de la communication pour interdire la diffusion du film titré L'Homme qui répare les femmes - la colère d'Hippocrate, un documentaire sur la vie et le travail du docteur Denis Mukwege.
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Depuis son hôpital de Panzi à Bukavu, le gynécologue a su voler au secours des milliers de femmes victimes de viols et autres formes de violences sexuelles ; des actes pour la plupart des cas mis à l’actif des militaires de l’armée nationale. Denis Mukwege a reçu plusieurs récompenses notamment le prix Nobel de la paix et récemment le prix Sakharof décerné par le parlement européen en 2014.
L'Homme qui répare les femmes - la colère d'Hippocrate, est un film documentaire à travers lequel les réalisateurs Thierry Michel et Colette Braeckman, pensaient non seulement honorer le Docteur gynécologue mais aussi faire entendre les femmes victimes de crimes sexuels. Mais cette réalisation qui avait reçu l’approbation du gouvernement congolais quelques semaines plus tôt ne pourra pas passer sur les écrans. Le Ministre Lambert Mendé pousse même jusqu’à justifier la décision du gouvernement par une séquence du film dans laquelle, alors que les femmes remerciaient les militaires de les avoir protégées en langue swahili, le commentaire relevait plutôt des accusations de viols de la part de ces femmes. Erreurs de synchronisation ou montage manifeste ? Rien de tout ça ! Le gouvernement évoque plutôt « une atteinte à l’honneur de l’armée ».
Selon le réalisateur, le docteur Denis Mukwege est permanemment menacé dans son combat depuis qu’il est prix Nobel de la paix. Son hôpital a même fait l’objet d’un redressement fiscal vu comme un « harcèlement » alors qu’en 2012 il avait échappé à une tentative d’assassinat.
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