Diplomatie
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Boeing 777 immatriculé FGSPG, exploité par Air France a évité de justesse, le 02 mai dernier, une collision avec le Mont Cameroun haut de 4 000 mètres. Il s’en est sorti indemne et a atterri à Douala. Cependant, le commandant de bord a omis d'en informer les autorités camerounaises.
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Dans le petit champ lexical de l’aéronautique, il s’agissait là d’un "incident grave" dans a mesure où un accident a "failli se produire". Mais, au lieu d’en informer les autorités camerounaises compétentes, le commandant de bord a plutôt alerté le Bureau d’Études et d’Analyses français; ceci en violation des textes en vigueur. Pour cela, une "commission d’enquête technique doit dégager toutes les responsabilités et Air France doit faire amende honorable pour ne pas laisser prospérer de tels agissements", indique une source au ministère des Transports.
"Tout accident ou incident affectant ou pouvant affecter la sécurité d'un aéronef, survenu au sol ou dans l'espace aérien, doit être déclaré aux autorités compétentes les plus proches par le Commandant de bord, l'exploitant ou le propriétaire de l'aéronef impliqué", stipule l’alinéa 1 de l’article 71 de la loi n°2013/010 du 24 juillet 2013 portant régime de l’Aviation civile au Cameroun.
Mais, le commandant a agi autrement suscitant aujourd’hui le courroux des autorités camerounaises avec à la tête Robert Nkili, ministre de Transports.
Dans une correspondance en date du 22 juin dernier, le gouvernement a informé la Présidence et la Primature françaises d’une part et le BEA d’autre part de son indignation suite à cette attitude des responsables d’Air France.
"L’incident grave s’étant produit dans l’espace aérien du Cameroun (État d’occurrence), les réglementations nationales et internationales en la matière disposent que la conduite de l’enquête technique lui incombe, bien qu’il soit en droit d’en déléguer tout ou une partie à un autre État. Il se trouve que la compagnie Air France a omis de notifier l’incident grave au Cameroun, comme cela est règlementairement prévu, mais en a plutôt informé le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses français (BEA). Ce dernier nous en a fait notification, en nous informant au passage de l’ouverture d’une enquête technique par ses soins. Procédure qui au demeurant suscite au minimum des interrogations, car ne répondant pas aux normes en la matière", a-t-il écrit dans la lettre.
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