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Guinée Dadis Camara ambitionne de revenir au pays avant juillet 2015


Politique

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L'ancien chef de la junte guinéenne arrivée au pouvoir en guinée en décembre 2008, suite à la mort du général Lansana Conté, veut rentrer au pays. Moussa Dadis Camara en convalescence prolongée dans la capitale Burkinabè a récemment annoncé sa volonté d'entrer en politique à la tête des FPDD. Il a d'ailleurs indiqué qu'il allait présenter sa candidature à la présidentielle prévue le 11 octobre 2015. Dans une interview accordée à nos confrères de RFI ce jeudi matin, le Président des FPDD prévoit de rentrer en Guinée au plus tard le 25 juin prochain.

Voici l’intégralité de l’entretien

RFI : Avez-vous l’intention de vous rendre en Guinée prochainement pour déposer officiellement votre candidature à la présidentielle ?

Moussa Dadis Camara : Bien sûr. Je suis un citoyen guinéen, au vu de la Constitution guinéenne rien ne peut m’empêcher de me rendre dans mon pays natal, de me présenter comme candidat à l’élection présidentielle.

RFI : Avez-vous fixé une date pour votre retour ?

Moussa Dadis Camara : J’ai fixé une date dans le courant du mois de juin, entre le 20 et le 25. Pour une question de principe et de règlement, je me dois le devoir de leur envoyer un courrier officiel, leur demandant que leur frère, leur fils, juge nécessaire de rentrer à partir de tel jour.

FRI :Que ferez-vous si le président Alpha Condé s’oppose à votre retour, sachant qu’en 2013, lors des obsèques de votre mère, vous n’aviez pas pu vous rendre à Conakry ?

Moussa Dadis Camara : Si cela se passait, ce ne serait pas démocrate. Le président Alpha, j’ai eu confiance en lui lorsqu’il a été investi en disant qu’il est le Mandela de la Guinée. S’il a dit qu’il est le Mandela de la Guinée, il ne pourra pas s’opposer.

FRI : A l’annonce de votre candidature, Thierno Sow, le président de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme, a estimé que votre retour dans le jeu politique était une insulte faite aux victimes du massacre du stade du 28 septembre 2009. Est-ce que la vérité ne doit pas être un préalable à votre candidature ?

Moussa Dadis Camara : Je ne sais pas si c’est un grand juriste. Ce n’est pas une insulte. Au vu de la Constitution, j’ai le droit de me présenter à l’élection présidentielle.

FRI : Au-delà de la Constitution n’avez-vous pas un devoir moral ?

Moussa Dadis Camara : Le devoir moral, c’est ce que je suis en train de faire. Si j’ai jugé nécessaire de me présenter candidat à l’élection, j’ai voulu mettre fin à l’instrumentalisation ! Le dossier du 28 septembre est devenu un moyen d’instrumentalisation pour avoir l’électorat de mes sympathisants. En disant : voilà… Votez pour monsieur x. Si vous votez pour lui, alors Dadis Camara va avoir l’immunité juridique. De tromper les gens pour dire : si vous ne votez pas pour cet homme-là, ils vont l’amener devant à La Haye, ce n’est pas normal. On ne doit pas mélanger la politique et la justice !

RFI : Pensez-vous pouvoir vous présenter à l’élection présidentielle, tant que la vérité n’a pas éclaté sur le massacre du 28 septembre 2008 ?

Moussa Dadis Camara : Cette vérité va éclater ! Ça n’empêche pas ! Je ne suis pas à l’abri de la loi.

FRI : Si vous étiez inculpé accepteriez-vous de venir vous expliquer devant les juges ?

Moussa Dadis Camara : Même étant président, même candidat à l’élection présidentielle, mon choix serait de passer un jour devant les juges, devant la communauté nationale et internationale, pour dire ma part de vérité. Je reste à la disposition de la justice guinéenne à n’importe quel moment et devant le barreau guinéen. Le dossier du 28 septembre ne doit pas être un objet pour aller conquérir l’électorat de mes sympathisants en disant : « Nous allons reconnaître l’immunité juridique pour Dadis ».

FRI : Vos chances de remporter l’élection sont très minces. Votre parti est implanté en Guinée forestière, mais pas sur le reste du territoire. Vous parlez d’instrumentalisation. Est-ce que vous n’êtes pas en train de négocier votre immunité contre le ralliement de l’électorat de la Guinée forestière ?

Moussa Dadis Camara : La corruption n’est pas une culture pour moi. Si j’avais l’intention de négocier, je n’allais pas me présenter comme candidat à l’élection présidentielle, je serais resté dans les coulisses à Ouagadougou. Il n’y a plus de négociations concernant le dossier du 28 septembre.

RFI : Alors, revenons si vous le voulez bien à ce qui s’est passé le 28 septembre 2009. Pourquoi avoir décidé ce jour-là d’envoyer l’unité d’élite de la Garde présidentielle dans ce stade où se déroulait une manifestation autorisée et alors qu’il n’y avait pas d’émeute en ville ?

Moussa Dadis Camara : Avez-vous les preuves juridiques ? Avez-vous les preuves que j’ai envoyé des gens ?

RFI : En tant que chef des forces armées c’est vous qui déteniez l’ultime commandement et vous avez déjà reconnu avoir envoyé les hommes sur place ce jour-là.

Moussa Dadis Camara : Je suis tenu, obligé 100% à rentrer dans les détails. Mais je crois que c’est les juges qui pourront me poser cette question. Sinon, j’aurais la prétention de me défendre et je n’ai pas l’intention de faire justice. Commandant en chef des forces armées ; il y a une structure, il y a un ministre de la Défense, il y a des chefs d’état-major particuliers. C’est comme si on disait : un président est le premier magistrat d’une Nation. Cela ne veut pas dire qu’il assume le rôle du ministre de la Justice. Non ?

RFI : Les auteurs du rapport des Nations unies sur le sujet, vous citent comme un des principaux responsables du massacre et estiment au minimum que votre responsabilité pénale est engagée.

Moussa Dadis Camara : Si les Nations unies l’ont fait, les Nations unies aujourd’hui ont besoin d’un jugement et que ce jugement prouve à suffisance les preuves dont vous venez de parler, pour dire que j’ai ordonné, j’ai dit aux gens d’y aller. C’est pour cette raison que je ne voudrais pas outrepasser la compétence des juges. Ce serait me justifier. On n’est plus à l’heure de la justification. J’irai devant les autorités compétentes ! Et ça dépendra maintenant de leurs convictions. Moi je ne ferai que donner ma part de vérité.



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