Société
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Joseph Kabila a introduit au Parlement un projet de loi portant modification de la loi électorale qui a suscité la colère des Congolais, surtout ceux de Kinshasa la capitale. Très vite, des manifestations se sont transformées en émeutes faisant des victimes. Les Chinois ont particulièrement été attaqués après le pillage de leurs magasins.
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Stock et argent ont été emportés, des Chinois blessés
Consternation et désolation, voilà l'image qu'affichent les différents magasins appartenant à des Chinois résidant à Kinshasa. Au total 53 magasins ont été pillés. Des magasins regorgeant de produits de beauté, des appareils électroménagers, des vêtements, de chaussures, etc. Les jeunes manifestants ont tout emporté. "Il ne reste rien, même les stocks ont été emportés. L'argent aussi", avait relaté le capitaine Guy Yamba, un officier de la police judiciaire.
Les pertes occasionnées par ces casses ont été évaluées à cinq millions de dollars, d'après les chiffres communiqués par une délégation de la communauté chinoise.
Trois ressortissants chinois ont été grièvement blessés et 200 autres ont essayé de trouver refuge dans l'enceinte de la Chambre de commerce Sino-congolaise ou dans les environs.
Pourquoi avoir ciblé les Chinois?
Partenaire économique stratégique de la RDC, la Chine est actuellement le principal maître d'œuvre de la majeure partie du projet de développement du pays, notamment en matière d'infrastructures routières.
Cependant, en violation de la loi congolaise, les Chinois exercent eux-aussi de petits commerces, à l'origine réservés aux acteurs économiques nationaux. Ceux-ci se plaignaient alors de la concurrence déloyale que leur livrent les Chinois. En plus de pratiquer des prix très en-dessous de la norme, les commerces chinois emploient des Congolais dans des conditions de travail pour le moins indécentes.
En effet, "on voit des magasins chinois pousser dans les quartiers pauvres alors que les petits commerçants congolais ont du mal à prospérer", expliquait un habitant témoin des scènes de pillages à Mont-Ngafula. Cet habitant estime que les pillages sont probablement "l'expression du ras-le-bol contre l'invasion chinoise dans le secteur".
Du côté des analystes politiques les Chinois seraient ciblés parce qu'on "sait que la Chine soutient Kabila", notamment depuis la signature d'un contrat de financement sur des gisements miniers.
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