Politique
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photo imatin.net
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La Côte d'Ivoire compte trois principaux partis politiques à savoir le Rassemblement des républicains (RDR) d'Alassane Ouattara, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, majoritaire) d'Henri Konan Bédié dit HKB et le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo. Le FPI est le principal parti de l'opposition dirigé par Pascal Affi N'Guessan, bras droit de Laurent Gbagbo, en prison à la CPI depuis 2011.
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Plus que dix mois pour l'élection présidentielle de 2015 en Côte d'Ivoire. A part le RDR qui est resté uni, non pas sans une peur intestine, le PDCI d'Henri Konan Bédié et le FPI de Laurent Gbagbo n'ont pas réussi à contenir leurs divisions internes. Le jeudi 18 décembre a été annoncé par la presse ivoirienne comme la journée de tous les dangers.
En effet, c'était hier que le PDCI a choisi d'organiser un bureau politique, soldé par des coups de poing et des bousculades. Au même moment, au siège du FPI s'est tenue une réunion organisée à huis clos par Affi N'Guessan, sous haute surveillance des hommes armés. Ces deux formations politiques de la Côte d'Ivoire n'ont jamais été aussi divisées.
Pas de démocratie au PDCI
Dans la droite ligne de l'élection présidentielle de 2015, Henri Konan Bédié a appelé ses militants à soutenir la candidature d'Alassane Ouattara. Cette décision n'a jamais été digérée par certains cadres du PDCI qui ont qualifié la consigne de "forfaiture". Conscient de cette scission interne, le président du parti Henri Konan Bédié a organisé jeudi 18 décembre, un bureau politique. Cette rencontre devrait permettre d'asseoir la stratégie du PDCI pour accompagner le candidat Ouattara vers un second mandat.
"Nos paroles, nos actes et nos gestes doivent être empreints d'une grande lucidité et d'une grande sagesse" a lancé M. Bédié pendant le discours d'ouverture devant 650 cadres réunis au siège de la formation. A croire que ces mots étaient tombé dans des oreilles de sourds. A peine cinq minutes après ce message, la salle de la réunion a connu des bousculades. Les partisans et opposants à la ligne du dirigeant du PDCI ont échangé des coups de poing.
Suspendue, la réunion n'a repris qu'après l'expulsion des "rebelles". Williams Koffi qui était parmi les opposants à la décision de Bédié a crié: "il n'y a pas de démocratie au PDCI, il n'y a pas de débat" avant de sortir de la salle.
PDCI divisé; HKB ne lâche pas
Dans ce cafouillage, HKB a martelé "je continue de penser qu'il faut soutenir Alassane Ouattara dans sa quête d'un second mandat". Il a ensuite invité ses interlocuteurs à un congrès du PDCI le 28 février 2015. Il devrait y entériner son choix.
Henri Konan Bédié est devenu un partenaire-clé d'Alassane Ouattara depuis 2010 où il a permis l'élection de ce dernier en disant oui à une alliance au second tour. Cependant, depuis décembre 2013, HKB ne fait plus l'unanimité au sein de sa propre formation. Son appel de Daoukro a été contesté par plus d'un.
Ainsi, malgré sa décision de sacrifier son parti au profit de l'actuel président de la Côte d'Ivoire, des candidatures ont été déposées tant pour la présidentielle que pour une investiture interne. En effet, Bertin Kouadio Konan député PDCI a déjà postulé pour la présidentielle, tandis qu'Amara Essy et Charles Konan Banny sont quant à eux candidats à l'investiture interne. Pour le président du PDCI, ces candidats pourront se présenter à l'élection, sauf qu'il doivent le faire "en leur propre nom".
Un jeudi sous haute surveillance au FPI
Au Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, la situation n'est pas meilleure. Là aussi, il y a deux camps qui s'opposent, sauf que les cadres de ce parti n'ont pas réussi à contenir leur divergence. Il a fallu une intervention de la justice ivoirienne qui peine à rendre une décision équitable.
Hier, Le président du parti Pascal Affi N'Guessan a tenu une réunion à huis clos au siège provisoire du parti sous la surveillance d'hommes armés de la police nationale. Aucune information n'a filtré de cette rencontre.
Gbagbo à la CPI, le FPI devant la justice ivoirienne
Le premier groupe composé des pro-Gbagbo, estime que la libération de l'ancien président ivoirien doit être "le cœur de la stratégie de lutte du parti. Ceux-ci veulent un retour de Laurent Gbagbo à la tête du FPI. Cependant, plus besoin de rappeler que l'ex-chef de l'Etat est en prison à la CPI depuis 2011 et attend toujours le début de son procès.
L'emprisonnement de Laurent Gbagbo est un argument pour le second camp qui ne veut pas de lui à la présidence du parti. Ce groupe soutient l'actuel patron du FPI Pascal Affi N'Guessan qui souhaite aller à la présidentielle de 2015 sous la bannière du parti, principale formation de l'opposition politique en Côte d'Ivoire.
La justice ivoirienne qui a maintenu la suspension du congrès du FPI comme réclamé par N'Guessan, a donné rendez-vous sur le vendredi 26 décembre pour statuer sur l'invalidation de la candidature de Gbagbo, une autre demande de M. N'Guessan.
Le PDCI et le FPI sont plus que jamais divisés en interne dans cette course vers la présidentielle de 2015. Rendez-vous le 26 décembre 2014 et ensuite le 28 février 2015, pour avoir une idée claire des candidats qui devront s'opposer à Alassane Ouattara.
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